Dans une interview accordée à Sport 365, Gérard Lopez, le propriétaire de Lotus, a tenu à faire le point sur la situation de son équipe. Beaucoup de choses ont été dites ces derniers temps et le Luxembourgeois fait l’état des lieux.
"On entend tout et n’importe quoi parce que cette écurie semble fasciner les gens plus qu’une autre. Parmi les écuries privées, on est celle qui chatouille le plus les écuries de pointe. Les gens se demandent comment on arrive à faire ce qu’on fait avec un budget moindre que certaines écuries. Ça crée une certaine fascination," commence-t-il.
"Financièrement parlant, il n’y a pas grand-chose à dire. Les dettes dont on parle, c’est parce que Genii Capital n’a pas une marque à mettre sur la voiture. On voudrait avoir un sponsor titre mais pas à n’importe quel prix. A ce moment, on retirera le nom de Genii du côté de la voiture. Comme Mercedes ou Ferrari paient pour être sur la voiture, d’autres propriétaires comme Caterham mettent leur marque sur leur voiture et nous aussi avec Genii. Au lieu de sponsoriser, on prête de l’argent à l’écurie. Les gens interprètent ça comme une dette alors que c’est une dette qui est due aux actionnaires."
"La santé de l’écurie n’est pas en péril. Il faudrait que les actionnaires décident de dire « on veut que notre société nous repaie tout de suite ». Ce qui est un peu loufoque comme situation," ajoute Lopez.
Lotus se cherche toujours un sponsor titre, Lopez l’admet. "Il nous manque un sponsor de taille moyenne au niveau du sponsor titre. On ne peut pas dire qu’on prétend avoir la même valeur marché que Ferrari qui est en F1 depuis toujours. Mais on ne veut pas signer avec un sponsor titre qui n’est pas au moins à la hauteur de la performance qu’on montre."
L’autre piste évoquée est un rapprochement avec Renault, le Luxembourgeois confirme que des discussions sont en cours. Mais attention aux raccourcis.
"Aujourd’hui Renault est partenaire moteur. On va rester avec Renault et ce n’est pas un scoop. On m’a demandé la semaine passée s’il y avait des avantages à associer un motoriste et un constructeur, j’ai répondu que oui. Résultat des courses, j’ai lu que Renault reprenait l’écurie. C’est un peu malencontreux de prendre des raccourcis comme ça. Aujourd’hui Renault a pour stratégie de se concentrer sur les moteurs. Mais s’associer de façon plus proche avec un motoriste, ça ne peut qu’aider dans les questions politiques."
"La Formule 1 est structurée de telle façon que les plus grosses écuries ont plus à dire. On se retrouve entre deux tableaux : on est parmi les plus grosses en termes de performances mais on n’est pas considéré comme un constructeur puisqu’on ne l’est pas. Si je prends Marussia ou Caterham qui font des voitures - même si ce sont d’excellents constructeurs - et nous à Lotus, on n’a pas la même force de frappe que Mercedes."