Gérard Lopez, le propriétaire de Lotus en F1, estime que la grande majorité des équipes de Formule 1 sont en difficulté financière. Le cas d’Enstone n’est donc pas un cas à part, loin de là, selon le patron de Genii Capital, structure qui finance aujourd’hui Lotus à défaut d’avoir de puissants sponsors ou investisseurs.
Les problèmes financiers de Lotus ont été surexposés médiatiquement en 2013, encore plus qu’en 2012, avec en point d’orgue, le fait que Raikkonen n’ait pas eu un seul euro de son salaire de l’année jusqu’en novembre dernier.
"Pour 80% des équipes, la situation financière n’est pas meilleure que la nôtre. Si la moitié de ces équipes décident de quitter la F1 en conséquence, cela conduirait à l’effondrement du championnat," prévient Lopez.
Lopez explique qu’il est extrêmement difficile pour une équipe de signer des sponsors ou des investisseurs à l’heure actuelle .
"Je peux aller à la rencontre d’investisseurs potentiels et leur dire que je veux vendre des millions de voitures fonctionnant avec des énergies renouvelables et des technologies hybrides et ils me diront que c’est super et "voyons ce que nous pouvons faire !"
"Mais si je dis que je veux de l’argent pour faire de la Formule 1, c’est-à-dire participer à l’un des plus grands événements sportifs au monde, vous n’obtenez pas la même réponse..."
De manière générale, Lopez espère un peu plus de respect par rapport aux accomplissements de Lotus en F1. Il déplore aussi les avantages financiers donnés par Ecclestone aux top teams (dans les Accords Concorde) dont il ne peut jouir.
"Nous trouvons qu’il y a un manque de respect quand les gens commencent à s’étaler sur nos problèmes ou que d’autres les commentent. Si je recevais le même montant que les top teams, je fermerais juste ma bouche pour me concentrer sur mon travail et je ne ferais pas de commentaires. Nous trouvons cela un peu ridicule," lance le Luxembourgeois.
"Nous nous battons pour la 3ème place du championnat mais la réalité de la F1 fait que nous ne sommes pas traités en tant que tel financièrement parlant. Et c’est aussi vrai pour d’autres équipes qui font du très bon travail avec leurs propres ressources."
"Je recherche donc des gens qui ont du respect pour ce que nous faisons. Nous battons des gens qui ont bien plus d’argent que nous et qui en reçoivent encore plus. Avoir le respect est donc juste, pas pour nous les propriétaires mais certainement pour tous ceux qui travaillent chez nous. Nous voulons vivre et avoir du succès en F1. Si c’est juste pour survivre, je ne pense pas que notre motivation serait la même," ajoute Lopez.
Lotus recherche toujours des investisseurs, la piste Quantum étant toujours vivante mais incertaine.
"Nous savons que nous avons l’une des meilleures équipes en F1 et, en termes de rentabilité, certainement la meilleure. Nous allons essayer de préserver cela," conclut Lopez.