Lotus se prépare pour sa dernière course avec la E21 – et aussi avec le V8 – et le directeur des opérations piste, Alan Permane, se penche sur le potentiel de l’équipe pour terminer la saison en beauté.
Quel est votre avis sur Interlagos ?
C’est un circuit assez dur pour les pilotes. Il tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, il possède quelques beaux virages à gauche rapides, alors les pilotes savent certainement ce que signifie courir ici ! Ce ne serait pas une surprise de voir fleurir des soutiens de casque pour soulager le cou des pilotes. Du point de vue des ingénieurs, c’est un circuit où la piste évolue beaucoup au cours du week-end. Il faut donc essayer de régler la voiture de façon à ce qu’elle puisse s’adapter. Traditionnellement, il est très bosselé, c’est un paramètre de plus à prendre en considération. La récente réfection du revêtement a bien corrigé ce défaut, mais chaque année, la surface peut se révéler un petit peu différente.
Comment la voiture doit-elle être réglée ?
Le niveau d’appui est un petit peu plus faible qu’au Texas ou à Abou Dhabi, surtout pour conserver de la vitesse de pointe sur la longue ligne droite. Quelque chose de nouveau retient notre attention cette année, la deuxième zone de DRS, sur la ligne droite des stands. Une voiture pourrait faire un meilleur tour en étant rapide dans les parties sinueuses et moins véloce sur la ligne droite. Mais comme il y a peu de possibilités de dépassement ailleurs, cela ferait du pilote une proie facile. Nous allons donc revoir notre approche des réglages en fonction de cela. Tout ce qui tourne autour de la vitesse de pointe est lié au moteur. Nous travaillons donc avec Renault pour faire en sorte de tirer le maximum de puissance absolu de la meilleure façon possible pour la dernière sortie du V8. Sans oublier la difficulté supplémentaire apportée par l’air moins dense à cause de l’altitude plus élevée. Ailleurs, il y a des courbes très rapides, donc il faut réfléchir à braquer un peu plus l’aileron avant pour équilibrer la voiture. Les virages 4, 5, 6, 10 et 11 sont tous difficiles. En fait, il y a beaucoup de virages difficiles ici ! Il faut aussi que la voiture régisse bien aux changements de direction dans les virages lents, 8 et 9, qui réclament une bonne motricité en sortie.
Pluie ou soleil, la course devrait être intéressante…
La météo est toujours un paramètre important à Interlagos. São Paulo peut tout offrir, du soleil éclatant aux pluies torrentielles. Nous aurons donc les yeux rivés sur les radars tout le week-end. Pour l’instant, les prévisions suggèrent une possibilité de pluie le vendredi et le reste du week-end ensoleillé. Mais la température ne devrait pas dépasser les 20 degrés. Cela veut dire que nous devrons nous retrousser les manches pour extraire le potentiel des Pirelli durs et médiums, un choix ultra-conservateur. Il faudra peut-être deux ou trois tours en qualifications pour sortir la performance maximum des pneus, ce qui donne une dimension différente au samedi.
Content de votre nouveau duo de pilotes ?
Avec Romain, vous ne pouvez pas demander mieux en ce moment. Il est vraiment au sommet de son art. Heikki a rejoint l’équipe au pied levé et il a impressionné en trouvant le rythme immédiatement. Sa qualification dans le top ten a été une grosse performance et son manque de rythme en course était dû à des facteurs en dehors de son contrôle. Il a perdu une bonne part de performance sur son aileron avant et nous allons examiner cela sérieusement lorsque le fret et le personnel seront arrivés au Brésil. Nous avons identifié l’origine du problème sur son KERS, donc nous espérons une brillante fin de saison pour les deux pilotes, afin de donner à la E21 la digne sortie qu’elle mérite.