Helmut Marko a été le manager de Red Bull le plus présent dans les médias ces derniers jours, multipliant les attaques contre Renault d’abord puis en mettant de l’eau dans son vin ensuite en reconnaissant que le châssis Red Bull n’était pas non plus à la hauteur. Le Grand Prix de Malaisie ne permettait guère de tirer une autre conclusion.
Un début de saison plus catastrophique que celui de 2014, et pourtant rien ne le laissait imaginer tant les essais privés de cette année semblaient productifs...
"Nous sommes clairement derrière Mercedes. Et ils dominent nettement," déclare Marko aujourd’hui lors d’une interview confiée au site officiel de la F1.
"Pour rendre ces moteurs hybrides très complexes faciles à exploiter pour le pilote, pour en faire le meilleur produit, Mercedes est devant. Mais parce que les règles ne sont pas ouvertes, vous ne pouvez faire que peu de changements, sur une échelle limitée. Cela rend très difficile, voire impossible, la mission de les rattraper. Tant que les règles ne seront pas changées, la situation actuelle durera."
Dans ces conditions, Red Bull et Renault ont mis leur querelle de côté et dressé un plan d’attaque. Ce qui n’empêche pas Marko de lancer encore quelques piques !
"Nous avons implémenté un système qui définit clairement les responsabilités de chacun. Il y a eu des erreurs de la part de Renault comme de notre part, nos deux sociétés ont des cultures différentes. D’un côté vous avez une grosse société, qui appartient à l’état, de l’autre une société anglaise avec du personnel très motivé et capable de réagir immédiatement si nécessaire."
"Ajoutez à cela des problèmes avec le banc d’essais et vous avez la situation à laquelle nous avons fait face lors des deux dernières courses. Quand et comment nous pourrons améliorer, cette année ou la prochaine, ce n’est pas encore clair..."
Renault a menacé de se retirer ou de voir ailleurs...
"Renault dépense beaucoup d’argent, moins que Mercedes mais une somme significative et ils ont les mêmes problèmes que nous : leur investissement en F1 doit payer. Renault se sent en plus sous-représentée sur le plan marketing et c’est pourquoi il y a des discussions pour racheter Toro Rosso ou plutôt leur donner une livrée jaune sur ces voitures."
Marko dément à nouveau toute rumeur de vente de Red Bull à Audi. "Il n’y a aucune discussion et je reprends ainsi les mots de Dietrich Mateschitz. Un chiffre de 300 millions d’euros circule, nous ne sommes pas en soldes d’hiver !"
En attendant, Red Bull et Renault doivent fonctionner ensemble jusqu’à la fin 2016, la date de fin du contrat. Red Bull espère de nouvelles règles moteurs en 2017 mais n’en tirera pas profit pour son propre compte.
"Nous ne sommes pas intéressés non plus par le développement de notre propre moteur. Nous sommes des hommes de châssis et une équipe de course. Notre priorité est de retrouver le succès avec Renault. Si cela ne devait pas arriver, alors il serait normal de considérer des alternatives."