Pendant ses années en rouge, Felipe Massa était passé tout proche du titre mondial en 2008 avant de subir un gros accident en 2009. Certains avaient alors avancé que l’incident lui avait fait perdre de sa superbe et avait fini par conduire à son éviction de Ferrari fin 2013. Mais le Brésilien a une toute autre explication.
« Mon histoire avec Ferrari fut belle, intense, honnête, comme peuvent en témoigner les applaudissements que j’ai reçus a Monza. Mais il était temps de changer et me sentir à nouveau important. »
« Au départ, je l’étais. Les choses ont ensuite changé quand Alonso est arrivé. Je regardais autour de moi et ai soudainement vu que je n’avais aucun pouvoir sur le moindre détail. Et notre discipline regorge de détails, qu’on ne peut changer que si on a le pouvoir. C’était donc une question de pouvoir, et je l’avais perdu. »
« Le symptôme le plus évident était que je ne me sentais plus important dans l’équipe. Il suffisait de regarder les gens dans les yeux pour le savoir, et c’était impossible d’être heureux alors. »
Massa estime maintenant que l’approche de Ferrari avec Alonso n’était pas la bonne, mais ça ne l’a pas empêché de se remettre en question à l’époque.
« J’ai maintes fois pensé que je devrais être moins gentil, plus dur et égoïste. Mais ensuite, on se regarde dans le miroir et on fait le point. Il m’est arrivé beaucoup de choses : j’étais ami avec une légende comme Schumacher et un gamin en or comme Bianchi, j’ai connu deux ou trois époques en Formule 1, été témoin d’injustices et ai traversé le pire moment de ma vie quand j’ai été obligé de laisser passer mon coéquipier. Mais j’ai aussi beaucoup gagné et, par-dessus tout, j’ai apprécié ce que je faisais. »
« Je suis souvent tombé, mais me suis à chaque fois relevé. Non, je ne changerais rien. J’ai toujours été moi-même, Felipe, et si ça a pu me poser quelques difficultés, alors ma force de caractère m’a permis de les surmonter et de devenir un meilleur homme et un meilleur père. »
Un petit message à l’attention de ses détracteurs les plus virulents ? « Non, parce qu’avant et après, ils ont écrit des choses sympas. La cohérence, c’est leur problème. Et si je devais m’en prendre à tous ceux qui ont changé d’avis, je n’aurais pas le temps de piloter ! »