Impensable il y a une vingtaine d’années dans la patrie d’Ayrton Senna et de Nelson Piquet… Si Felipe Massa n’avait pas accepté de sortir de sa retraite pour remplacer Valtteri Bottas, la F1 n’aurait plus compté de représentant brésilien. Le jeune Felipe Nasr a en effet été écarté par Sauber durant l’hiver.
Pour le vétéran de Williams, cette situation problématique ne résulte pas de malchance ou de contingences. Il s’agit d’une déficience structurelle, qui nécessite un programme ambitieux de formation en amont.
« Le problème n’est pas tant le manque de budget, mais le manque de personnes qui peuvent servir d’instructeurs aux jeunes, pour les préparer à partir en Europe pour y courir. Quand j’ai commencé à courir, en Italie, je n’avais pas beaucoup d’argent, mais j’étais prêt techniquement, parce que, dans les formules junior au Brésil, j’avais eu des formateurs formidables, à l’image de beaucoup d’autres Sud-Américains qui couraient à mes côtés. Aujourd’hui, après le karting, il n’y a rien, et même les plus talentueux ne tardent pas à être perdus. »
Felipe Massa avait ainsi lancé dans son pays natal, en 2010, la Formula Future Fiat, qui était très accessible financièrement pour donner une chance à tous les espoirs. Mais l’expérience n’a malheureusement pas duré très longtemps.
« Cette Formule était accessible financièrement » rappelle Massa. « L’organisation s’occupait de tout, mais les équipes ont trouvé plus avantageux de mettre en vente des jours de tests, et par conséquent, la Formule n’a duré que deux années. »
Felipe Massa ne désarme pas pour autant et lance un appel aux instances officielles dans son pays – et dans son continent.
« Une série comme la F4 serait utile, pas seulement au Brésil mais dans toute l’Amérique du Sud. Cela nécessite une mobilisation de la part des fédérations nationales : en Europe, nous avons vu un tel travail, en particulier parce qu’il est soutenu par la FIA ».