Jean Todt a succédé à Max Mosley à la tête de la FIA avec un style très différent. Le Français est en effet très peu présent dans les médias et évite les confrontations publiques alors que Max Mosley faisait exactement le contraire. Que pense Mosley de la façon de faire de son successeur ?
“Il a un style très différent,” affirme Max Mosey en parlant de son successeur à la tête de la FIA. “Est-ce vraiment efficace ? On ne sait pas encore l’affirmer, car il est toujours dans son premier mandat. Il travaille de 9 heures à 21 heures et c’est donc un travail bien plus difficile que ce que l’on pense. S’il poursuit avec un deuxième mandat, nous pourrons alors juger de son travail.”
“A l’heure actuelle, il est peut-être un peu trop réticent pour l’affrontement, il cherche toujours le consensus. Ce n’est pas une mauvaise chose de trouver un consensus, mais parfois il faut forcer les gens à faire quelque chose de juste. En 2003, lorsque les équipes n’étaient pas d’accord avec la limitation des coûts, je leur ai dit que nous allions interdire les moteurs de qualification et que nous allions mettre les voitures dans le parc fermé dès 18 heures. Les directeurs d’équipe étaient furieux, mais c’était la bonne chose à faire et les gens trouvent cela normal aujourd’hui qu’il n’y ait plus de moteur de qualification et que les voitures aillent dans le parc fermé. Parfois, il faut aller à la confrontation,” poursuit Mosley.
Pour résister à Max Mosley, les écuries de F1 avaient créé la FOTA, une association qui devait défendre leur point de vue. Mais la FOTA est aujourd’hui moribonde puisque plusieurs équipes n’en font plus partie, notamment Red Bull et Ferrari.
“Les équipes de F1 sont concurrentes et je ne vois donc pas quels intérêts elles peuvent avoir en commun. C’est donc à la FIA de donner une direction. C’était à la FIA d’imposer une limitation des coûts. Si vous étiez à la tête d’une équipe, déposeriez-vous une plainte contre Red Bull si vous pensez qu’ils dépensent trop ? Cette limitation des budgets aurait pu fonctionner, mais je n’ai pas réussi à la faire adopter. J’aurais dû dire à Ferrari qu’ils pouvaient rester en F1 ou partir, mais que désormais, les règles étaient celles-là. Mais je n’ai pas pu le faire, car j’ai eu des problèmes avec les journaux (scandale sexuel) et cela a fait long feu. En 2009, les équipes les plus riches pensaient que si les autres restaient pauvres, il y aurait moins de concurrence,” ajoute Max Mosley.