Zak Brown, le directeur exécutif de McLaren, a donné un « 1 sur 10 » à son écurie cette saison – s’agissant uniquement des performances pures.
De même que son collègue de travail américain, le Français Eric Boullier, le directeur de la compétition chez McLaren, avait tôt perçu, dès les essais de février, que cette saison serait plus compliquée encore que les deux précédentes.
« Je suis allé voir le management, je leur ai montré les données et je leur ai dit que nous ne pouvions accepter une autre année comme cela. Nous avions connu une première année difficile avec Honda, une deuxième année difficile aussi, et nous espérions des progrès, assez de progrès pour nous ramener là où nous devrions être. Mais Barcelone a montré que nous ferions au contraire un pas en arrière, et ce n’était absolument pas une option. »
« J’ai bien sûr averti le management des conséquences d’une autre année sans résultats, alors qu’il faut garder tout le monde à bord. Nous avons une nouvelle équipe, qui s’est reconstruite lors de ces trois dernières années ; nous avons des nouvelles personnes, des gars vraiment très bien, compétitifs, habitués à la victoire. Et le danger, c’était de les perdre. On perçoit souvent une équipe à travers le prisme de ses pilotes, parce qu’ils sont le visage de l’équipe. Mais pour moi, le vrai danger, c’était de perdre ces gens. Telle était la discussion au sein de l’équipe au tout début de la saison. »
Si Zak Brown était sans concession pour les performances pures de McLaren, il voyait aussi des points positifs dans cette saison au niveau du travail sur le châssis notamment. Eric Boullier a-t-il aussi des satisfactions à retirer de cette année ?
« Oui, beaucoup. Quand vous regardez ce que nous avons réussi en termes de performances, sur le châssis, nous savons que nous sommes de retour sur le podium, au sommet. C’est pour moi une immense récompense, alors que nous avons réussi tout cela dans des circonstances difficiles. L’autre point positif à retirer de ces trois dernières années, c’est l’unité de l’équipe, elle est vraiment soudée aujourd’hui. Tout le monde est d’accord : cette équipe va gagner de nouveau. Il y a un immense niveau de confiance dans ce que nous essayons d’accomplir et c’est grâce à cela que nous avons pu progresser constamment dans le développement de la voiture. »
Le Français n’a-t-il pas eu un pincement au cœur au moment de lâcher Honda, un partenaire historique de McLaren ?
« Toute grande décision est toujours difficile à prendre. Faire gagner McLaren avec Honda, c’était un rêve pour tout le monde, une belle histoire. Aujourd’hui, nous avons un immense respect pour Honda, et notre divorce ne s’est pas fait dans les pleurs et les larmes, nous n’avons pointé personne du doigt. Nous sommes tous très professionnels. Et à la fin, c’était une décision liée au business, ce que Honda a compris. Bien sûr, c’est triste de voir que ça n’a pas marché comme nous l’aurions voulu. McLaren-Honda, comme marque, cela fonctionnait bien. Mais au niveau des résultats, ça n’a pas marché. C’est ce qui compte à la fin. »