Si le nouveau partenariat entre McLaren et Honda n’a pas démarré sous les meilleurs auspices et que certaines tensions sont apparues, le pilote Allan McNish nous explique pourquoi les communications au sein même de l’équipe peuvent parfois poser problème et ralentir sa progression.
« J’étais pilote d’essais pour McLaren au début des années 90 et j’ai pu constater à quelles difficultés les entreprises européennes et japonaises devaient faire face quand elles travaillent ensemble. Au Japon, j’ai effectué tout le développement du V12 Honda pour la saison 1992. »
« Quand les Japonais disent ‘oui, nous comprenons’, le sens peut différer de celui qu’on lui accorde par chez nous. Cela signifie qu’ils comprennent les mots sortant de votre bouche. Pas nécessairement qu’ils sont d’accord ou qu’ils savent comment faire face à la situation. »
« À titre d’exemple, retournons en 1991 : Honda était alors en train de développer une boîte de vitesse automatique sensée s’occuper de tous les changements de rapports une fois sorti des stands. Sauf qu’elle ne fonctionnait pas et, après 3 jours d’essais à Suzuka, la boîte n’en faisait qu’à sa tête. Honda a alors demandé : ‘est-ce qu’on peut l’emmener à Budapest pour courir avec ?’, ce à quoi j’ai répondu : ‘eh bien, vous pouvez toujours la prendre mais elle ne fera pas la course’. Ma réponse était désinvolte et sous-entendait que je me demandais si c’était une blague, en quelque sorte. Mais ils l’ont prise au pied de la lettre, comme un ‘oui, emmenez-la en course’. Cette histoire a causé beaucoup de problèmes en interne. »
« C’est pour ça que, dans ce contexte, il est très intéressant de voir qu’Indy Lall, l’ancien directeur de l’équipe de tests qui travaillait en étroite collaboration avec Honda à l’époque, est de retour après une longue retraite des paddocks de F1, car il a une bonne compréhension de ces problèmes et l’expérience pour les gérer. »