Directeur de l’exploitation de McLaren Technology Group, Jonathan Neale est avec Zak Brown l’une des têtes pensantes de l’écurie anglaise au niveau de la stratégie. La question centrale en ce moment pour McLaren est bien entendu l’avenir de la relation avec Honda : faut-il abandonner le motoriste japonais en pleine campagne et retourner chez Mercedes ? Est-ce que l’avenir du contrat dépendra des progrès effectués par Honda avant la fin de cette saison ?
A cette dernière question, Jonathan Neale répond par un clair « non ».
« Je ne peux pas clarifier le processus de décision ou le calendrier parce qu’il n’y a rien de défini. Nous avons un contrat avec Honda et nous travaillons pour relever les défis que nous avons, et je ne peux faire abstraction de ce problème à la fois pour Honda et pour McLaren. Nous ne sommes pas où nous voulons être, et c’est à la fois un défi et une frustration. Hasegawa était ici la semaine dernière et l’a aussi reconnu, et c’était très honnête de sa part. Il y a toujours beaucoup de chemin à parcourir pour Honda pour être au niveau des concurrents. »
« En F1, ce sont les meilleurs au monde qui sont vos concurrents, et la compétition est rude et ne pardonne pas. Nous en discutons avec Honda, et ce ne sont pas des discussions très confortables comme vous pourriez l’imaginer. Il vaut mieux le faire en coulisses. Je prends acte de cette spéculation, c’est la F1. Tout le monde parle avec tout le monde. Les pilotes parlent à tout le monde, les équipes aussi, donc je ne veux pas esquiver ce fait. Mais nous travaillons sur nos problèmes avec Honda. Nous devons les régler. La situation actuelle n’est pas soutenable. »
Jonathan Neale reconnaît donc que tout le monde parle à McLaren et que McLaren parle à tout le monde. Il s’entretient avec Renault, Ferrari, Mercedes… à qui irait alors sa préférence ?
« C’est comme du speed dating, non ? Vous ne pouvez pas déchirer des contrats… Il n’y aucune garantie au niveau des performances. Donc bien sûr, nous avons tous des plans, pour le châssis, pour les pilotes, pour le moteur, mais le niveau de progression n’est pas garanti. Comme je l’ai dit, il n’y a pas un calendrier ou un processus de décision fixé, ce n’est pas réaliste je pense. Je pense que nous sommes à un tournant dans notre relation avec Honda, et nous nous demandons en interne, que faire à partir de là. Que faire de différent pour retrouver de la compétitivité ? Il y a des contraintes et des règles qui sont claires… Pour fournir plus de trois équipes clientes, un motoriste a besoin de l’accord de la FIA. Ferrari a par exemple fourni quatre équipes par le passé… mais ce que nous voulons faire, c’est nous assurer que nous fassions tout de manière professionnelle, et que ce soit aussi bon pour le sport. »
« C’est bon d’avoir Honda en F1 et tout le monde souhaite qu’ils aient du succès. Et je le dis en faisant abstraction du contexte actuel. Honda investit beaucoup et met beaucoup de ressources dans leur programme, et nous travaillons très dur avec eux, mais la réalité, c’est que nous ne faisons pas le boulot étant donné notre position actuelle au classement des constructeurs. Donc il y a des contraintes réglementaires, comme je l’ai déjà dit. Tout le monde parle avec tout le monde, nous nous assurons que nous maintenons nos bonnes relations avec la FOM et la FIA durant ce processus – et nous travaillons dans un contexte difficile. »