McLaren a-t-elle un secret ? Apparemment oui ! Le magazine allemand Auto Motor und Sport en collaboration avec Giorgio Piola, le célèbre illustrateur technique de la F1, a montré que l’équipe britannique utilise un système qui permet de contrôler le flux de chaleur depuis les freins jusque dans ces pneus Pirelli si difficiles à gérer.
Ainsi, dans cette saison où un ou deux degrés peuvent mettre les pneus dans la bonne fenêtre de performance, l’astuce de McLaren est qualifiée d’ « ingénieuse », selon le journaliste allemand Tobias Gruner. En fait, les mécaniciens peuvent ajuster le système de freinage arrière sur la voie des stands grâce à un simple tournevis. Mais le plus malin, c’est que la vis en question est située près de l’ouverture du cockpit. Comme le montrent les dessins de Giogio Piola, ce réglage affecte le système de freinage arrière et donc, le flux de chaleur dans les pneus.
Malheureusement pour l’écurie de Woking, cette trouvaille ne semble pas aider pour le moment Jenson Button qui vit sans doute le passage à vide le plus impressionnant de sa carrière. Et apparemment, ce manque de compétitivité par rapport à son coéquipier, récent vainqueur au Canada, pourrait provenir d’une directive de la FIA concernant le fond plat de la McLaren.
En effet, après le Grand Prix de Chine, il semblerait que la FIA a signifié à l’équipe anglaise qu’elle aurait franchi la ligne jaune dans son interprétation des règles relatives à la flexibilité. Des rayures ont été trouvées sous les extrémités de l’aileron avant et McLaren aurait fait savoir que la flexibilité du plancher était dans les tolérances admises. « La tolérance est là pour tenir compte des défauts de fabrication », aurait alors répondu Charlie Whiting après avoir interdit à McLaren d’utiliser cette flexibilité et d’exploiter délibérément les tolérances.
Auto Motor und Sport pense donc que « ce changement apparemment mineur a eu des implications majeures ». Et en particulier pour Jenson Button... Par ailleurs, les autres modifications apportées à la McLaren, comme le nez plus élevé et la géométrie des suspensions arrières modifiée, auraient nettement mieux fonctionné pour Lewis Hamilton que pour le champion du monde 2009.
Faire revenir Jenson Button au premier plan est donc la nouvelle priorité de McLaren. « Le problème est très complexe. Notre voiture est bonne mais il faut la régler parfaitement », a déclaré le directeur technique de l’écurie, Paddy Lowe, avant d’avouer qu’il restait encore beaucoup à apprendre des pneus Pirelli 2012. « Je dirais que nous en comprenons environ 30% ».