C’est l’un des sujets qui fait couler beaucoup d’encre en ce début de saison : le choix de Fernando Alonso d’avoir quitté Ferrari, au moment où celle-ci revient sur le devant de la scène, pour se lancer dans un projet ambitieux mais pour le moment compliqué avec McLaren-Honda.
Ancien pilote de Formule 1 et d’endurance, Allan McNish pense toujours que l’Espagnol est un pilote de premier plan, mais son choix de carrière lui laisse désormais peu de temps dans sa quête effrénée d’un troisième titre tant attendu de champion de monde.
L’Écossais évoque le pilote McLaren-Honda dans sa chronique pour la BBC.
"Fernando Alonso remportera-t-il un autre championnat du monde ?
D’un point de vue pilotage, je pense qu’il le peut encore, il a simplement besoin d’être au bon endroit au bon moment. Mais pour le moment, McLaren-Honda a connu le plus mauvais début de saison de son histoire.
Après deux courses, ils ont enregistré leur plus mauvaise performance en qualifications, n’ont pas marqué de point et attendent toujours de voir leurs deux voitures à l’arrivée. Ce n’est pas le départ attendu par tout le monde, y compris par Alonso.
Même s’ils ont progressé en Malaisie, ils ont encore beaucoup à faire avant d’avoir une voiture capable de rivaliser avec les Mercedes, les Williams et les Ferrari. Et Alonso voudra constater des progrès rapides car il sait que les opportunités pour gagner le titre ne se présentent pas tous les jours.
En tant que pilote, lorsque vous êtes dans une voiture pas aussi performante que vous le souhaiteriez, que vous savez que vous avez le niveau en tant que pilote, cela vous frustre et il peut être très difficile de rester positif si le problème persiste.
Cela peut mettre à mal la motivation. Si vous croyez que ce qu’il y a autour de vous ne vous permet pas de réussir des performances de votre niveau, cela peut être réellement difficile. Si quelqu’un possède le caractère pour faire face à cela, c’est bien Alonso, mais son attente est très longue maintenant car ses deux titres avec Renault remontent à 2005 et 2006.
Il a 33 ans et ce n’est pas comme s’il pouvait encore attendre deux ou trois ans avant d’avoir une voiture suffisamment rapide, c’est là que se situe sa pression et c’est ce qui pourrait l’empêcher de gagner.
Suite à la victoire de Vettel en Malaisie, il est facile de dire qu’Alonso regrette d’avoir quitté l’équipe. Fernando et Ferrari, c’était un duo idéal, grâce à la compréhension d’Alonso de la mentalité italienne et de leur éthique de travail, mais cela n’a pas amené de titre. Il a obtenu deux titres de vice-champion à la suite de performances fantastiques, mais pas le championnat qu’il désirait tant.
Je pense qu’avec le temps, la frustration s’est installée car il ne voyait pas de titre arriver dans le court terme avec Ferrari. Mais pour lutter à nouveau au championnat, ses choix étaient très limités.
Je pense donc qu’il a fait confiance à Honda autant qu’à McLaren. Il ne s’attendait sûrement pas à ce que le programme commence de manière si compliquée, mais il y aussi du positif.
En Malaisie, le premier tour d’Alonso en essais libres sur le second train de pneus était très bon. Ce fut son tour le plus rapide de la séance et il était deux dixièmes plus rapide que son coéquipier Jenson Button. Revenir de l’hôpital et d’une commotion et faire cela me fait penser qu’il est toujours en mesure de faire le travail.
Un autre aspect positif à tirer de la Malaisie est le temps couvert par Alonso et Button en piste durant les essais. Ils ont accompli 104 tours contre 53 en Australie. Soit presque le double. C’est probablement la chose dont ils étaient le plus heureux.
Ils ont la capacité pour rebondir mais ils sont pour le moment toujours en fond de grille. La prochaine étape sera d’amener les deux voitures à l’arrivée en Chine, ce qui serait une belle performance."