Giedo Van der Garde a eu l’opportunité de courir pendant une saison en F1, en 2013 chez Caterham. Dans la monoplace verte, le Néerlandais (désormais engagé en LMP2) n’a jamais eu l’occasion de briller, tant l’écart de performance était criant avec le reste du plateau (Marussia exceptée).
Van der Garde savait qu’en signant chez Caterham, il verrait nombre de drapeaux bleus s’agiter en une saison. Mais alors, pourquoi avoir accepté de courir dans ces conditions en F1 ? Pourquoi n’être pas allé en IndyCar, où les performances sont beaucoup plus resserrées ?
« La F1, de nombreux pilotes en Europe, et ailleurs, lui consacrent leurs vies entières, ils ne cessent d’y rêver et de travailler dans ce but. C’est le plus haut niveau de notre sport, et donc, y courir est une grande réussite. C’est vraiment sympathique de sentir que l’on fait partie des 20 personnes au monde qui ont, lors d’une année, l’occasion de courir dans le championnat du monde de F1 » explique l’ancien pilote de Caterham.
« Si vous avez cette chance, en tant que pilote, vous allez la saisir, à n’importe quelle occasion – même si vous serez à l’arrière de la grille. OK, vous allez peut-être vous battre pour la 16e place, et non pour des podiums comme dans les formules juniors. Mais même une petite équipe est une opportunité pour montrer ce dont vous êtes capable, pour prouver votre potentiel. »
« Donc c’est ce que j’ai fait, et ce fut une expérience formidable… qui m’avait permis de signer pour Sauber l’année suivante. Même si bien sûr, tout est parti en c******… ! »
Un imbroglio judiciaire avait en effet opposé Sauber à Giedo Van der Garde, qui n’avait pas de baquet même s’il disait avoir signé un contrat pour être titulaire en F1…
« Au final, les conséquences positives d’un passage en F1 dépassent les simples résultats. J’ai définitivement beaucoup appris et emmagasiné beaucoup d’expérience en F1. Et je sais qu’Alexander Rossi aussi [ancien pilote Marussia, vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis par la suite]. Sa F1 n’était pas sympathique à piloter, elle n’était pas très rapide. Mais ce qu’il a appris durant cette saison était vraiment profitable. Et il l’a prouvé aux 500 Miles d’Indianapolis, il a réussi à les gagner dès sa première année. »
Giedo Van der Garde n’a donc pas hésité à saisir sa chance en F1 en 2013, tant il savait qu’obtenir un baquet en F1 tenait de l’exploit à l’époque. Et aujourd’hui ? La situation a empiré !
« Faire son chemin jusqu’en F1 est encore plus difficile qu’en 2013. Et pas seulement en F1 : même en F2, il faut beaucoup d’argent. Donc beaucoup de pilotes juniors ne doivent plus viser la F1 après seulement quelques années en formules inférieures… ils renoncent beaucoup plus tôt que par le passé. Bien sûr, si vous gagnez des championnats en formules juniors, la F1 est un but peut-être atteignable. Mais si vous êtes en dehors du top 5 chaque week-end, alors il faut que vous étudiez d’autres options, juste pour obtenir un volant où vous serez payé. »