De manière surprenante et bien sûr décevante pour l’équipe allemande, la fiabilité des V6 Mercedes semble moins bonne cette année.
L’explication à ces défaillances tient, selon Toto Wolff, à la férocité de la compétition imposée notamment par Ferrari, qui a dépassé Mercedes en performance pure.
« Nous sommes poussés par la concurrence. C’est la cinquième année de ces moteurs. Normalement c’est un moment où la courbe de développement s’aplatit. Ce serait logique. Le règlement est mature… mais cela garantit aussi une compétition relevée parce qu’il n’y a plus de grands écarts de performance entre les unités de puissance. »
« Mais cette saison, c’est différent. Ferrari a une unité de puissance formidable et ils établissent de nouvelles références course après course. Ils sont capables d’extraire plus de performance et cela nous pousse à mieux faire - comme Renault et Honda bien sûr - au point que vous atteignez certaines limites. »
« Mais ce combat et cette rivalité… c’est la raison de notre présence en F1. Nous essayons d’être les meilleurs nous-mêmes. Mais c’est l’une des raisons pour lesquelles vous voyez que certains atteignent des limites, juste en devant extraire la dernière milliseconde de performance. »
Force India est encore relativement épargnée par les problèmes de fiabilité de l’unité de puissance. Une écurie cliente peut-elle avoir une influence réelle sur la fiabilité du moteur selon Otmar Szafnauer, le directeur des opérations de Force India ?
« Mercedes a fait un travail formidable pour nous ces cinq dernières années. La fiabilité a été excellente. Est-ce que nous avons une influence sur la fiabilité ? Toutes les installations du moteur dans le châssis sont différentes. Ils nous donnent l’unité de puissance mais nous devons installer le système de refroidissement que nous voulons. Nous devons fournir le carburant. Et certaines autres choses. Donc nous avons un impact. »
« Mais c’est principalement le motoriste qui a un impact sur la fiabilité. Ils font un travail merveilleux mais comme l’a dit Toto, nous poussons aujourd’hui pour extraire plus de performance et parfois, cela a un coût en termes de fiabilité. Ce n’est pas un secret : nous souffrons en lignes droites pour être au niveau des Haas et des Sauber, donc il nous faut pousser contre ces gars pour regagner un avantage. »
La puissance de tout V6 à la réaccélération a aussi un impact collatéral sur l’usure pneumatique. De son côté, comment Mario Isola s’adapte-t-il à la montée en puissance des chevaux pour Pirelli ?
« Nous faisons de notre mieux avec les données que nous recevons des équipes et bien sûr, l’unité de puissance fonctionne différemment selon chaque motoriste. Et nous adaptons notre produit à cela. J’espère que nous ne sommes pas critiqués, parce que nous fournissons un bon produit. »
« Le produit est formidable » confirme dans la foulée Toto Wolff, présent aux côtés du responsable de Pirelli en conférence de presse.