Hier, la Formule 1 et la FIA ont dévoilé leur projet commun pour le moteur de 2021, respectant les bases annoncées aux équipes : une unité de puissance globale plus puissante, moins coûteuse et plus bruyante.
Les règles ne sont pas encore définies, ce sont uniquement les bases retenues pour les débats des prochaines semaine. Pour rappel, les voici :
— Conservation de la base d’un V6 turbo hybride, 1,6 litre ;
— Un régime moteur augmenté de 3000 tr/min pour améliorer la qualité du son ;
— Des paramètres de design interne bien précis pour restreindre les coûts de développement et décourager les conceptions et conditions de roulage extrêmes ;
— Abandon du moto-générateur thermique (MGU-H) ;
— Un moto-générateur cinétique (MGU-K) plus puissant avec un déploiement manuel par le pilote en course, ainsi qu’une option pour emmagasiner de l’énergie sur plusieurs tours afin de donner au pilote le contrôle d’un élément tactique de course ;
— Un seul turbo avec des contraintes dimensionnelles et des limites de poids ;
— Des batteries et des unités de contrôle électronique standardisées ;
— Des paramètres de design externe bien précis afin de favoriser un changement aisé de châssis/moteur/transmission, de type "Plug-And-Play" ;
— L’intention de réfléchir à des réglementations de carburant plus strictes et à une limitation du nombre de carburants utilisés.
Qu’ont pensé les équipes de ces propositions de base ? Chez Mercedes, on n’est pas satisfait. Les dents grinceraient aussi chez Ferrari et Renault.
"Le concept semble similaire à ce que nous avons déjà maintenant. Mais il nécessitera tout de même un développement totalement nouveau, ce qui veut dire que nous allons devoir travailler sur deux moteurs en même temps entre 2018 et 2020," explique Toto Wolff.
En effet, augmenter de 3000 tr/min le régime moteur maximum est un énorme défi pour un moteur turbo et impose de revoir complètement les pièces internes. Pour les motorises déjà engagés en F1, cela veut donc dire des coûts presque doublés pendant deux à trois ans.
Pour les nouveaux entrants, comme Aston Martin, Porsche, Cosworth ou encore Ilmor, le coût sera toutefois bien inférieur, comme promis, suite, notamment à l’abandon du MGU-H et à la standardisation de la partie batterie et contrôle électronique.
Chez Red Bull, qui attend l’arrivée d’un nouveau constructeur pour la soutenir, ou d’un indépendant, on est donc heureux.
"Un moteur comme ça est bon pour nous," commente simplement Helmut Marko.
Reste à savoir quel moteur sera adopté au final. Wolff espère que le tir sera corrigé.
"C’est une vision qui a été présentée, plus qu’un règlement. Et c’est la vision de Liberty plus que celle des motoristes ou des constructeurs. L’important c’est de définir maintenant tous ensemble ce que la Formule 1 de 2021 doit être. Pas uniquement du côté du moteur. Ce que nous avons c’est un point de départ au dialogue, pas une proposition à voter."
"Certaines choses sont justes, d’autres non," admet Wolff. "Je veux juste être clair sur le fait qu’il y a des opinions différentes. Nous allons maintenant voir quelles seront les autres propositions faites pour le sport la semaine prochaine. Ensuite les discussions pourront commencer."