Michael Schumacher a admis pour la première fois qu’il ne s’amusait plus en course ces derniers temps. Le septuple champion du monde a fini à une modeste 12ème place hier sur le circuit de l’Istanbul Park et il a encore une nouvelle fois été battu largement par son équipier Nico Rosberg, en qualifications comme en course.
Rosberg s’est qualifié devant Schumacher à 19 reprises lors des 23 courses où ils ont été équipiers. Et il a fini quinze fois devant. En Turquie l’écart s’est à nouveau creusé, avec une seconde d’écart cette fois. Pourtant les signes étaient encourageants pour Schumacher ces derniers mois...
"Franchement l’excitation de courir n’est pas là en ce moment. Je vous avais dit avant la course qu’il allait y avoir de l’action et j’en ai eu plus que ma dose. Je pense que je suis en grande partie responsable du résultat de cette course. Dans ma collision avec Petrov, c’était ma faute même si je dois encore analyser cette action. Ensuite il y a eu beaucoup de batailles, beaucoup d’actions mais pour rien. Cela ne m’amuse pas ces derniers temps, je suis plutôt à défendre mes arrières qu’en position d’attaquer ," déclare Schumacher à la BBC
Consultant pour la chaîne britannique, Eddie Jordan pense qu’il est temps pour l’Allemand de réfléchir à son futur. Et pourquoi pas écourter son contrat de trois ans. "Je ressens de la tristesse dans ses propos. Il est très humain, très honnête, il ne s’amuse vraiment pas et les résultats montrent pourquoi il ne s’amuse pas. Je pense qu’il a quelques grosses décisions à prendre dans les prochains mois."
Autre consultant pour la BBC, David Coulthard met en garde contre toute conclusion hâtive. "C’est un fait qu’il n’est pas au niveau de son équipier. Les statistiques démontrent que Rosberg tire plus de sa voiture que Michael Schumacher. Mais je ne pense pas qu’on puisse le mettre sur la touche comme ça, il y a là beaucoup de talent même s’il doit se poser des questions. La clé c’est qu’il ne s’amuse pas et pour être parfaitement honnête, c’est aussi cet élément qui m’a perturbé en 2008, avant de prendre ma retraite. Cela se construit progressivement jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que vous ne pouvez pas lutter contre les effets du temps."