L’équipe Caterham aura du mal à boucler son budget cette année, mais de nombreuses équipes seront dans la même situation. Mike Gascoyne, le responsable technique de cette équipe, tire le signal d’alarme quelques semaines après la disparition de l’équipe HRT.
“Je crois que boucler son budget sera très difficile cette année, mais ce sera difficile pour tout le monde sur le plan financier,” explique Mike Gascoyne, le responsable technique de l’équipe Caterham. “On ne peut pas s’attendre à ce que la situation s’améliore subitement, mais nous pouvons faire en sorte que Caterham soit viable sur le plan financier afin d’avoir les bases pour rester encore très longtemps en F1. Nous voulons à l’avenir nous situer entre la cinquième et la huitième place. C’est notre objectif.”
“Nous connaissons les règles du jeu. Les gens vont et viennent. Nous sommes arrivés en F1 et nous avons fait du bon boulot par rapport à d’autres équipes. Nous avons été très professionnels, mais nous avons fait un pas en arrière. Nous savions bien sûr que nous n’allions pas y arriver tout de suite, mais c’est à nous maintenant de bien gérer nos investissements, car nous sommes en F1 sur le long terme. Conserver notre dixième place dans le championnat des constructeurs sera notre priorité cette année,” poursuit Gascoyne.
Cette dixième place du championnat est l’objectif de l’équipe depuis son apparition en 2010. Les points, c’est pour quelle date ?
“Il faut être réaliste. Les neuf équipes qui nous précèdent dans le championnat sont là depuis 20 ou 30 ans. Durant cette période, de nombreuses équipes sont arrivées en F1 et elles sont parties aussi vite. Une petite équipe dispose d’un budget annuel de 50 à 70 millions de livres - ce qui est une somme énorme - mais il faut savoir qu’une soufflerie et les différentes installations vont lui coûter 200 à 300 millions. Pour une nouvelle équipe comme Caterham, il est donc tout simplement difficile de survivre,” ajoute l’ingénieur britannique.
La solution pour que les petites équipes puissent sortir la tête de l’eau, ce sera de réduire les budgets des grandes équipes, mais les différentes tentatives pour y arriver ont toutes échoué.
“Dans les années 1990 et au début de la décennie suivante, il y avait une course à l’armement. Certains ont essayé de changer cela. J’ai par exemple soutenu la proposition de Max Mosley de réduire les budgets, car il y a certaines équipes qui dépensent encore aujourd’hui 300 millions de livres par an pour faire rouler deux voitures pendant 20 courses. Comment peut-on justifier cela socialement ou du point de vue écologique ?”
“Si l’on mettait 20 Caterham au départ et qu’on les peignait avec des couleurs différentes, personne ne remarquerait la différence. Les courses seraient probablement plus disputées. On n’a pas besoin de dépenser 300 millions par an, mais si quelqu’un dépense 240 millions, vous avez besoin de 250 millions pour le battre et c’est donc une fuite en avant. Il faut donc limiter les budgets. C’est de la folie, mais tant que les organisateurs de ce championnat gagneront de l’argent, cela ne changera pas,” conclut Mike Gascoyne.