Giancarlo Minardi, le team principal de l’ancienne équipe Minardi, devenue aujourd’hui Toro Rosso, a avoué rester perplexe à l’issue de l’écrassante victoire de Sebastian Vettel à Singapour le week-end dernier.
Présent à Singapour pour la course, l’Italien a trouvé que le comportement des deux Red Bull était totalement différent : pour lui, l’écrasante domination de Vettel n’est pas normale.
« J’ai eu la chance de suivre les pilotes depuis le bord de la piste, au niveau du premier virage. L’écran que j’avais pour suivre la course affichait les chronos des pilotes mais depuis que j’ai quitté Singapour, j’ai gardé à l’esprit l’avantage de 2,5 secondes qu’avait Vettel sur son coéquipier Webber et les autres pilotes », écrit Minardi sur son site internet.
« Mon but n’est pas de dévaloriser Vettel, qui maîtrise sa Red Bull de la meilleure façon possible, je veux juste dire ce que j’ai personnellement vu et entendu durant les trois jours de course. Selon mon expérience un avantage de 2,5 secondes à chaque tour est vraiment trop. L’écart de temps entre Vettel et Grosjean lors de la troisième séance d’essais libres puis entre le pilote Red Bull et Rosberg en qualifications était seulement de quelques dixièmes. Le pilote allemand aurait pu jouer au chat et à la souris le samedi, mais quelque chose n’était pas clair pour moi de toute façon. »
Le contrôle de traction sur la Red Bull ?
S’aidant de sa grande expérience de la Formule 1, Minardi a étudié de près le style de pilotage de Vettel : il a remarqué que la Red Bull de l’Allemand était assez facile à piloter. Il avance une hypothèse : la présence du contrôle de traction, pourtant interdit depuis quelques années en Formule 1.
« J’ai pris quelques points de repère pour suivre et comparer le style de pilotage des pilotes. Mes points de repère étaient situés au niveau du virage qui mène au ’Republic Boulevard’ (après le premier enchaînement). J’ai été impressionné par la façon dont Vettel pilotait sur cette partie de la piste : il était capable de conduire sans faire de corrections, contrairement à tous ses rivaux - dont son coéquipier. Son chrono est également remarquable dans le troisième secteur, qui contient le plus grand nombre de virages », explique l’Italien.
« Sebastian pouvait accélérer 50 mètres avant tous les autres pilotes, y compris Webber. La chose qui m’a le plus surpris, c’est le bruit du moteur : il n’était pas comme celui des autres moteurs Renault en piste, même celui de Mark. Le bruit était semblable à celui que faisait le moteur lorsqu’il y avait encore le contrôle de traction il y a quelques saisons. »
« Ce bruit était seulement entendu quand Vettel signait ses excellentes performances. Par exemple après le retrait de la safety-car, il a réalisé un super restart et a signé d’excellents temps en prenant 32 secondes d’avance sur Alonso. L’écart s’est stabilisé et il a pris des précautions au cas où il aurait dû s’arrêter à nouveau. Le moteur Renault était le plus puissant de tous dans ces moments-là. »
« Je voudrais avoir quelques réponses sur sa victoire. Tous ces doutes sont encore plus sérieux si l’on considère que Webber n’était pas en mesure de faire pareil », conclut Minardi.