Peu après l’arrivée du Grand Prix de Hongrie, Fernando Alonso étalait toute l’étendue de sa déception en confiant notamment aux journalistes que cela faisait quatre ans qu’il disposait d’une monoplace plus lente que les autres.
Chez Ferrari, on a bien compris le message, même si tout le monde ne l’a pas vraiment apprécié. “Fernando est un grand pilote et je le comprends, il est un peu comme moi, il veut gagner,” confie Luca di Montezemolo, le président de Ferrari, au Corriere della Sera. “Il doit seulement garder à l’esprit que nous gagnons et nous perdons ensemble. Pour sa part, Ferrari doit lui fournir une voiture capable de s’élancer depuis l’une des deux premières lignes de la grille de départ.”
“Cela ne me va pas lorsque je vois que notre voiture n’est pas compétitive et c’est pour cette raison que je suis intervenu, même si je ne veux pas abuser de mon autorité sur mes hommes. Quoi qu’il en soit, je devais le faire, mais comment ? Nous avions si bien commencé la saison. Nous avons débuté cette année avec une voiture très compétitive, même par rapport aux meilleures. Mais quelque chose est arrivé et au lieu de continuer à aller de l’avant, nous avons fait un pas en arrière.”
“La bonne attitude à avoir, celle que je vais avoir à partir d’ aujourd’hui, est de comprendre nos problèmes, de les régler et après de minutieuses analyses, reprendre le développement de la voiture en allant dans la bonne direction. Nous devons nous concentrer sur notre retour dans le match, car c’est comme ça que je vois la deuxième partie de la saison après la pause estivale que je n’aime pas. Mais c’est comme ça et nous devons l’accepter.”
“Spa et Monza sont deux circuits qui devraient convenir aux caractéristiques de notre voiture. Selon moi, tout est en place pour que nous donnions un signe clair sur notre retour en forme. Et puis, il ne faut pas oublier que l’année passée, pendant quelques tours, Alonso était virtuellement champion du monde au volant d’une Ferrari et pas d’une autre voiture. Cela démontre que nous n’avons pas oublié comment être compétitifs,” poursuit le directeur italien.
Fernando Alonso ne va-t-il pas trop loin dans ses critiques ? “Je veux être clair, ce qui m’intéresse, c’est Ferrari. Nous avons eu de grands pilotes, certains très grands, mais les pilotes passent et Ferrari reste. Fernando a beaucoup fait pour nous au cours de ces dernières années et je le répète, je comprends sa déception. Celle-ci est apparue après la course de Silverstone où nous espérions être plus compétitifs. C’est compréhensible. Mais je n’ai pas aimé certaines attitudes, certains mots, certains débordements... J’ai donc rappelé à tout le monde, y compris aux pilotes, que Ferrari était plus important que tout le reste. La priorité est l’équipe. Comme un père de famille, j’ai donc rappelé que nous avions des règles familiales. Je tiens à insister sur ces valeurs familiales.”
Et Felipe Massa, a-t-il encore un avenir chez Ferrari ? “Felipe est quelqu’un de très rapide et une très bonne personne. Mais ces derniers jours, nous avons été très clairs avec lui : aussi bien lui que l’équipe, nous avons besoin de résultats et de points. A un certain moment, nous allons donc décider les yeux dans les yeux ce qu’il faudra prendre comme décision,” précise Luca di Montezemolo.
Pour remplacer éventuellement Felipe Massa, on parle de Nico Hulkenberg, Jules Bianchi, Kimi Raikkonen, Paul di Resta... “Chaque année à la même période, il y a la même musique avec une liste plus ou moins fiable sur les successeurs potentiels. Mais il est trop tôt pour parler de ça,” conclut le directeur italien.
Et Sebastian Vettel ? "Tôt ou tard les pilotes envoient des messages à Ferrari, c’est le rêve de tout champion. Même Ayrton Senna l’a fait. Cependant, si j’ai beaucoup de problèmes, trouver des pilotes pour le futur n’en est pas un. Alonso est un vrai grand pilote, il l’a prouvé et le prouvera encore très bientôt."