Juan Pablo Montoya a couru en Formule 1 de 2001 à 2006, effectuant d’abord quatre saisons chez BMW-Williams, puis passant chez McLaren en 2005, dont il partira après le Grand Prix des Etats-Unis 2006. Pendant plus de 5 saisons, le Colombien nous aura offert quelques belles manœuvres de dépassements, et il regrette que les pilotes de F1 d’aujourd’hui n’aient plus besoin de travailler ce point-là, étant aidés par le DRS ou le KERS. "Avec toutes ces aides techniques, tu n’as plus besoin d’apprendre à dépasser correctement. Tu te tiens derrière le gars, tu mets le DRS et dans la ligne droite tu lui passes devant."
Montoya, qui pilote à présent en NASCAR, déplore le fait que les dépassements soient devenus si faciles, si prévisibles, et aussi - pour beaucoup - identiques. Pour lui, dépasser est tout un art... qui se perd à cause de ces artifices. "Je crois que le dépassement est un vrai art, dans lequel tu dois être bon. Tu dois faire beaucoup d’erreurs et échouer un million de fois pour bien l’apprendre. C’est comme ça qu’on grandit en sport auto, et pendant ce temps on s’améliore et on développe cet art."
Les sorties, touchettes et accrochages sont donc inévitables et le Colombien est à n’en pas douter déçu de voir autant de pénalités dans la F1 actuelle. Mais il n’y a pas que ça qui gêne le vainqueur de 7 Grands Prix : les années passant, les circuits ont perdu de leur charme, avec les zones bétonnées qui sont venues remplacer les bacs à graviers par exemple. "Au cours des dernières années en Formule 1, ça n’a été que sécurité, sécurité, et encore plus de sécurité."
Selon Montoya, ce sont les tracés européens qui ont le plus pâti de ces changements, et il pense probablement à des circuits traditionnels comme Spa ou Silverstone, de plus en plus bétonnés, quand il dit : "Je crois que ça enlève beaucoup au challenge." On l’a compris, Juan Pablo Montoya ne semble pas déçu de ne pas faire partie de cette F1-là, au contraire.