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Mosley : La sécurité, l’héritage durable de Senna

Son accident a changé énormément de choses

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Le 1er mai cela fera 20 ans qu’Ayrton Senna nous a quittés, à la suite des tragédies d’Imola. L’accident du Brésilien est aussi le dernier accident mortel que la F1 ait connu. Les mesures prises par la FIA et les équipes après Imola 1994 en termes de sécurité constituent l’héritage durable laissé par Senna selon Max Mosley, président de la FIA à l’époque.

"C’est vrai qu’il faut souligner que nous avons passé 20 ans sans drame mais il ne faut pas s’en réjouir parce que c’est à ce moment-là que le destin frappe à nouveau. Il ne faut pas tenter la fatalité," déclare Max Mosley à l’agence Reuters.

Un avis que partage Damon Hill, équipier de Senna, à l’époque. "Vous ne voulez pas célébrer cela, nous sommes des être superstitieux, n’est-ce pas ?"

"Le week-end d’Imola a été un catalyseur de changements," reprend Mosley. "Cela a aussi eu des impacts sur la sécurité routière et cela a sauvé des dizaines de milliers de vie. C’est la vérité. Sans cela, nous n’aurions jamais été à Bruxelles, l’Euro NCAP et ses crash-tests n’auraient pas été créés, nous n’aurions pas toute cette législation de la Commission Européenne qui a relevé les standards de sécurité."

"Tout cela a commencé avec l’accident d’Ayrton. C’est ce qui compte pour moi," ajoute Mosley.

Avant Senna, la mort en F1 était presque considéré comme une fatalité.

"Dans les années 60, je me souviens que les gens disaient que ce sport était inutilement dangereux et on leur répondait alors que personne n’était obligé à le faire. C’était entièrement volontaire. Je me souviens aussi qu’à l’époque on devait pouvoir penser à faire un sport sans en mourir. Vous pouvez accepter des risques mais pas des risques énormes."

A l’entame de la saison 1994, la sécurité n’était pas dans priorités du moment : plus aucun pilote n’était décédé en course depuis 1982 (Riccardo Paletti au Canada) et en essais privés depuis 1986 (Elio De Angelis au Paul Ricard).

"Les gens commençaient à croire que plus personne ne pouvait se tuer en F1. Il était pourtant évident que la F1 restait bien plus dangereuse que nécessaire. Il ne faut pas se fier aux statistiques. C’est comme en aviation. Vous devez réduire toutes les probabilités d’accident mais le risque 0 n’existe pas."

Mosley suggère qu’il fallait la mort d’un héros comme Senna pour que les choses bougent.

"Sa mort a eu un tel impact parce qu’il était reconnu par tous, y compris les pilotes, comme le numéro 1. Et sa personnalité en faisait quelqu’un que tout le monde appréciait. Le travail scientifique mené par Sid Watkins n’aurait pu avoir lieu sans ces accidents d’Imola. Et si cela n’avait pas été Ayrton, nous aurions certainement continué ainsi et aurions eu un autre mort dans les 4 ou 5 ans."

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