Bernie Ecclestone déclarait récemment que les ingénieurs volaient en quelque sorte la vedette aux pilotes en Formule 1 et l’ancien président de la FIA Max Mosley semble sur la même longueur d’ondes puisqu’il estime que la course à la technologie nuit à l’intérêt suscité par la discipline.
« Le problème principal, c’est qu’une grande partie de cette technologie est si complexe que personne ne la comprend, déclare le Britannique. Par exemple, vous pouvez aller chercher sur internet des images des volants de F1 modernes avec tous leurs boutons et autres interrupteurs. Je suis ça depuis 30 ou 40 ans, et je ne peux pas vous dire à quoi la majorité de ces boutons sert. »
« Nous avons adopté une règle interdisant les aides à la conduite, et ça signifie que le pilote doit piloter une voiture et pas un ordinateur. C’est une lutte perpétuelle pour empêcher les ordinateurs de s’occuper de toujours plus de fonctionnalités. »
« Je crois qu’il y a un grand débat concernant un retour aux sources, où le pilote disposerait d’un volant et peut-être même d’un levier de vitesses, de freins, d’un accélérateur et d’un moteur très puissant et devrait composer avec. »
« C’est sensé être une compétition à deux niveaux, l’homme et la machine, mais si la course à l’ingénierie commence à prendre le pas sur la compétition humaine, la F1 perd à mon avis un élément essentiel. »
Mosley souligne cependant qu’un changement de règlements n’est pas forcément nécessaire et qu’il s’agit simplement de faire respecter les règles imposant aux pilotes de piloter leur voiture seule et sans aide.
« Je pense que vous vous apercevrez qu’il existe déjà une règle très simple introduite en 1994 stipulant que les aides à la conduite est interdite. Les équipes se sont à l’époque mises d’accord là-dessus parce qu’elles disaient qu’il était impossible de définir ce qui constituait une ‘aide à la conduite’. Mais elles ont oublié que, si c’est vous qui écrivez les règles, ces aides peuvent être tout ce que vous décidez. »
« Il y a donc la possibilité d’éliminer toutes ces aides extérieures en provenance des ingénieurs, de la radio et de l’assistance informatique en faisant respecter rigoureusement la règle. Mais c’est impossible à faire sans bouleverser certaines personnes… »