Red Bull a peut-être cassé l’accord entre les équipes de F1 sur la restriction des coûts (RRA), selon une révélation faite par l’ancien président de la FIA, Max Mosley. Selon lui le "Resource Restriction Agreement" n’est toujours pas la bonne solution après le rejet de sa proposition l’an passé de fixer un budget limite.
"Les effets de cet accord sont minimaux pour les équipes, c’est pourquoi elles se sont mis d’accord entre elles. A la dernière réunion de la FOTA, jeudi de la semaine dernière, Red Bull a demandé une exception (une rallonge budgétaire dans le domaine opérationnel selon nos sources). Si c’est vrai, cela veut dire tout simplement qu’ils ont dépensé plus que ce qui est permis par leur accord et ils ont demandé l’approbation des autres équipes. Je suis intéressé de savoir comment leurs concurrents vont réagir," déclare Mosley dans une interview accordée à Auto Motor und Sport.
Mosley décrit le RRA comme une coquille vide, destinée à se donner bonne conscience sans vraiment faire d’efforts particuliers. "Je vais prendre un exemple, les équipes se sont limitées à un certain nombre d’employés, disons 100. Si je parcours le paddock avec beaucoup d’argent alors je me paie les 100 meilleures personnes. Vous n’avez donc toujours aucune chance contre les équipes les plus riches. La seule chose qui fonctionne est une limite au budget. Un budget plus gros c’est comme avoir un moteur plus gros."
Le Britannique pense qu’il aurait pu imposer en 2009 la limite de budget à 50 millions d’euros, même à Ferrari. Mais il ne l’a pas fait par égard pour les Italiens. Sexe et politique prennent ici tous leur sens ! "Mon plan était de voter cette limitation avec les autres équipes, alors que Ferrari menaçait de partir. J’aurais dû le faire parce que nous savons tous qu’ils ne seraient pas vraiment partis. Est ensuite arrivée l’affaire avec le journal (le scandale sur les pratiques sexuelles de Mosley révélées par le News of the World). Ferrari a été la seule équipe à m’être restée loyale donc je ne pouvais vraiment plus leur imposer cette règle."
Mosley réagit également aux critiques formulées récemment par Luca di Montezemolo, sur les petites équipes ou le manque d’essais privés. "D’un côté il se plaint que les nouvelles équipes sont trop lentes, de l’autre il demande plus d’essais privés, cela ne ferait que creuser l’écart encore plus. Et son idée de troisième voiture n’a aucun sens. Cela donnerait encore plus de pouvoir aux grosses équipes, politiquement et sportivement. Cela va aussi contre l’esprit de la F1, qui a besoin de sang frais. Sans les nouvelles équipes, la F1 serait en train de mourir. Le problème avec Luca c’est qu’il n’a jamais eu à construire une équipe à partir de rien et il ne sait pas combien c’est difficile. La F1 a beaucoup de problèmes déjà et Luca ne fait qu’en ajouter."
Il conclut en déclarant qu’il était trop tôt pour juger son successeur à la tête de la FIA, Jean Todt. "Cette saison a été très bonne mais c’est une période de transition. Je pense que nous serons seulement capables d’évaluer Jean Todt d’ici une autre année."