Otmar, comment résumeriez-vous ces derniers mois à l’usine ?
La stabilité des règlements a rendu les choses un peu plus simples cette année. Nous avons pu transposer certains éléments 2015 en 2016 mais il nous a fallu construire quelques nouveaux châssis, des pièces de suspension et tous les composants mécaniques. Il y a aussi une nouvelle aérodynamique, qui est une évolution de celle de 2015 mais a nécessité beaucoup de travail avant d’être prête pour les premiers essais.
Les bonnes performances de l’équipe en 2015 lui ont-elles mis plus de pression ?
C’est le cas, mais nous prenons ces attentes plus élevées du bon côté. Nous devons consolider notre 5e place et viser Red Bull et Williams, des équipes que nous sommes parvenus à égaler pendant la deuxième moitié de 2015. Monter un peu plus régulièrement sur le podium fait également partie de nos objectifs pour 2016.
Les performances de la version B de la voiture ont été une des surprises de 2015. Peut-on s’attendre à un autre palier de franchi en 2016 ?
Notre programme dans la soufflerie à Cologne avance bien, nous avons trouvé notre rythme et ajusté nos processus pour être plus efficaces. Il en va de même pour nos outils de simulation à Brackley, où nous avons investi beaucoup d’argent en 2014, et nous faisons ainsi un meilleur usage de nos superordinateurs. La première évolution aérodynamique majeure devrait être prête pour Melbourne, et nous prévoyons également de gros changements pour le début de la saison européenne.
2016 semble commencer sous le signe de la stabilité, entre les règlements, les pilotes et le reste du personnel…
Ne pas tout changer bénéficie normalement à l’équipe. Nico débute sa 5e saison avec nous, Sergio sa 3e, et ça signifie qu’ils connaissent tous les deux bien l’équipe et inversement. Je pense que ça compte beaucoup car il n’est pas facile d’être en harmonie et de cimenter l’équipe. Nous avons travaillé dur pour y parvenir dans la plupart des domaines et ce n’est pas quelque chose qui se fait en un claquement de doigts. C’est sans aucun doute l’une de nos forces.
L’équipe a recruté quelques jeunes pilotes, qu’espérez-vous d’eux en 2016 ?
Alfonso Celis nous a rejoints fin 2015 et a testé la VJM08 à Abu Dhabi. Il aura le poste de pilote de développement et passera du temps dans le simulateur, en plus de sept séances d’essais libres en Grand Prix. Notre plus récente recrue est Nikita Mazepin, un jeune Russe qui entamera un programme de développement exhaustif dans le cadre d’une association à long terme. Notre équipe a toujours tâché de donner leur chance à de jeunes pilotes et de transformer leur talent en succès. J’espère qu’Alfonso et Nikita en profiteront.
Où Force India doit-elle s’améliorer par rapport aux années précédentes ?
Nous avons raté quelques occasions l’an dernier et avons abandonné trop souvent, que ce soit suite à des erreurs, des casses ou la malchance. Il nous faudra donc régler ça cette année et aller plus régulièrement au bout des courses. Nous devrons également être plus rapides pour introduire des améliorations en piste, car nous avons vu à quel point nous avons avancé l’an dernier avec l’apparition de la version B de la voiture. C’est là un regret que nous nourrissons, car nous avions les capacités techniques mais pas les ressources pour faire évoluer la monoplace plus tôt dans la saison.
Comment est votre relation avec Mercedes ?
Nous fêtons cette saison notre 8e année de collaboration avec eux. Il s’occupent incroyablement bien de nous et nous n’avons absolument rien à leur reprocher. La puissance et la fiabilité de leur moteur a joué un grand rôle dans nos performances.
Que peut-on attendre de la Formule 1 en 2016 ?
Étant donné la stabilité des règlements, nous avons toutes les raisons de croire que nous pourrons poursuivre sur notre lancée en 2016. Je pense que les écarts seront plus serrés cette année - car c’est toujours ce qui arrive quand les règles ne changent pas - et que la lutte pour décrocher les 10 premières places sera féroce. Je pense donc que, pour les fans, 2016 sera très distrayante avec de bonnes courses de la part de tout le plateau et plus particulièrement en milieu de tableau.