Aujourd’hui directeur technique de Mercedes, qui vient de remporter les quatre titres mis en jeu depuis début 2014, Paddy Lowe ne se prédestinait pourtant pas forcément à une carrière en Formule 1.
Le Britannique évoque les temps où il était étudiant, loin de s’imaginer un tel parcours.
"A l’époque, un étudiant en provenance de Cambridge ou de toute sorte d’université très connue se retrouvait rarement en Formule 1. La F1 n’était pas considérée et si j’avais fait part de mon envie de la rejoindre, les gens m’auraient regardé bizarrement. En fait, la seule raison pour laquelle j’ai un jour postulé au sein d’une équipe est parce que l’un de mes amis m’a dit ’pourquoi ne travaillerais-tu pas pour une écurie de Formule 1 ?’ Ça ne me serait jamais venu à l’esprit autrement, même si j’avais toujours eu de l’intérêt pour le sport automobile."
"Personne n’y voyait alors une possible carrière, mais les choses ont bien changé. La F1 est maintenant enseignée dans les écoles et nous avons des étudiants à l’international qui font de très belles choses."
"Il est plus simple d’arriver dans une université sans avoir à se demander ’Qu’est-ce que la Formule 1 ?’ ou bien ’Peut-on faire carrière en Formule 1 ?’ Désormais, c’est une source d’inspiration pour beaucoup d’ingénieurs. Pas pour tous bien sûr, mais beaucoup d’entre eux verront la F1 comme la meilleure discipline dans laquelle ils pourraient s’engager, ce qui est fantastique pour nous."
"Je ne réalisais pas à l’époque que tous ces gens travaillaient dans l’ingénierie. Nous étions très peu, peut-être une centaine seulement lorsque je suis arrivé en F1, et Williams était leader dans ce domaine. Aujourd’hui, 100 ingénieurs c’est ce qu’il faut à une équipe pour gérer tous les aspects : logistique, voyage, finance, tout. Nous étions très peu auparavant, peut-être 10 à 20 ingénieurs par écurie."
"Même si certains ingénieurs étaient excellents autrefois, la technologie ne nous permettait pas d’aller aussi loin que ce que les règlements nous autorisaient à faire. Les choses sont devenues plus intéressantes lorsque nous avons été en mesure d’exploiter de nouvelles sortes de technologies sur la voiture, telles que la suspension active ou le contrôle de traction, toutes sortes de choses qui ne faisaient pas partie du livre des règles. En fait, une fois que nous avions tout cela à notre disposition en plus de ressources importantes, nous pouvions concevoir la monoplace sans contrainte. L’apogée est arrivée en 1993, lorsque l’on nous a demandé de revenir à des voitures ’à la normale’."
"Désormais, nous avons environ 400 ingénieurs. Nous couvrons maintenant bien plus de disciplines et cela avec davantage de spécialisations. Au lieu d’avoir une seule personne essayant de couvrir tant bien que mal plusieurs domaines, nous en aurons une qui est spécialisée dans l’analyse structurelle, par exemple. Nous disposons des meilleures technologies et nous sommes en réalité limités par les règlements plus que par autre chose. Cela signifie que si nous voyons une opportunité dans les règles, nous l’exploiterons très rapidement."