Après les Panama Papers, voici les Paradise Papers : 96 médias internationaux, dont le journal français Le Monde et Cash Investigation, titrent aujourd’hui sur d’importantes révélations concernant l’évasion fiscale des fortunés de ce monde.
Plusieurs personnalités (dont la reine Elizabeth II, ou quelques proches de Justin Trudeau et de Donald Trump) sont ainsi accusées d’avoir échappé à leurs fiscs respectifs grâce à des montages fiscaux réalisés via des sociétés offshore, installées dans des Paradis Fiscaux. Grâce à des sociétés-écran, la plupart des accusés évitent de payer une bonne partie de leurs taxes – ce qui est légal sur un plan juridique (bien qu’à la limite de la légalité).
Une fuite de près de 6,8 millions de documents internes d’Appelby, un cabinet renommé d’avocats fiscalistes, installé aux Bermudes, est à l’origine de ces nouvelles révélations.
Parmi les évasions fiscales repérées par les médias, figure celle de Lewis Hamilton.
On sait que le pilote Mercedes parcourt le monde dans son jet privé, payé 22 millions d’euros. On ne savait pas que ce jet appartenait officiellement à une société basée aux Iles Vierges.
Cette même société-écran loue le jet de Lewis Hamilton à une autre entreprise, cette fois-ci installée sur l’île de Man (autre paradis fiscal)… et cette deuxième société loue de nouveau le jet à une troisième société – basée à Guernesey, paradis fiscal britannique.
Le point commun de toutes ces sociétés-écran ? Elles sont la propriété d’un certain Lewis Hamilton – qui a visiblement de bons fiscalistes à son service. Or selon le droit en vigueur, l’utilisation d’un jet pour des motifs liés à la bonne marche d’une entreprise exonère Lewis Hamilton du paiement de la TVA sur l’achat de l’avion. Ce qui représente, sur un total de 22 millions d’euros, une économie substantielle de 3,7 millions.
Alors que Lewis Hamilton met souvent en avant son attachement à la charité, valeur chrétienne, cette révélation n’est pas du meilleur goût. Les avocats du pilote ont donc immédiatement réagi, se réfugiant sous le vernis commode du droit : « il est parfaitement légal pour une personne imposable de choisir la location plutôt que l’achat pour réduire la TVA. Le but principal étant d’obtenir un avantage fiscal » rappellent-ils.
Selon certains spécialistes, la frontière entre évasion fiscale, optimisation fiscale et fraude fiscale, est cependant parfois floue, selon que la société a lieu d’être ou non.
Rappelons que Lewis Hamilton est le sportif le plus fortuné du Royaume Britannique, avec un patrimoine de près de 150 millions d’euros. Sa fortune a augmenté de 28 millions d’euros l’année dernière.