A Sotchi en avril dernier, Sergio Perez a célébré son 100e Grand Prix. Alors qu´il va entamer dans quelques mois sa 3e saison au sein de Force India, le Mexicain revient sur les 6 années qu´il a effectuées en Formule 1 en tant que pilote titulaire.
Perez reconnait que sa carrière a été pas mal mouvementée. Ses débuts ont été très impressionnants.
« Il y a vraiment eu des hauts et des bas » dit-il. « Lorsque je suis arrivé en Formule 1, j´ai vécu une période extra chez Sauber. C´était une grande opportunité pour moi. J´aime vraiment beaucoup cette équipe, c´est pourquoi ce n´est pas agréable de voir ce qui leur arrive en ce moment, car j´y ai encore de bons amis et je sais à quel point c´est dur pour eux maintenant. J´ai vraisemblablement savouré les meilleures années de Sauber. Ma première année fut bonne, j´ai beaucoup appris. Hélas, j´ai eu mon accident à Monaco qui a rendu ma saison plus compliquée. Après les quelques semaines pendant lesquelles je me suis remis de cet accident, j´étais sous pression en revenant dans la voiture. C´était ma toute première année et j´ai eu peur que quelqu´un me pique ma place. C´est la raison pour laquelle c´était important de revenir très vite dans la voiture. »
« Avec l´expérience accumulée lors de la première année, j´ai eu plus de confiance pendant ma 2e saison. C´est pourquoi j´ai pu aussi livrer des très bons résultats et faire monter l´équipe. Avec 3 places sur le podium, ce fut une saison grandiose, mais il y avait toujours de l´instabilité aussi bien de ma part, en tant que pilote, qu´avec le rythme de la voiture. Nous avions quelques belles cartes main, comme avec la vitesse de pointe, mais ce n´était pas une voiture avec laquelle on pouvait se retrouver constamment sur le podium. Ce n´était pas simple, j´étais encore inexpérimenté, mais j´ai quand même grandi en tant que pilote. Cette année 2012 a été une année géniale : beaucoup de grandes écuries se sont intéressées à moi. Mercedes avait manifesté son intérêt, mais cela n´a pas fonctionné car Lewis (Hamilton) a finalement signé avec eux. Ferrari aussi me voulait, mais chez eux, il n´y avait un cockpit de libre qu´à partir de 2014 et ils ne pouvaient pas me proposer de contrat pour 2013. A cette époque je faisais partie de la Ferrari Driver Academy, mais McLaren est arrivé. »
« Martin Whitmarsh a opéré un grand travail de persuasion sur moi. Il m´a dit que les règles ne changeraient pas et que nous pouvions nous battre pour le titre. »
Puis le Mexicain a commencé à voir les difficultés s´accumuler lors de sa (courte) traversée du désert.
« Lorsque je suis allé chez McLaren, je me suis très vite rendu compte que la voiture avait l´avant de la Ferrari, que le corps de l´auto était celui de la Red Bull et que l´arrière était celui de la McLaren précédente. Ils avaient essayé de construire une voiture parfaite. Mais c´était une voiture très instable. »
« Après la 2e ou la 3e course, nous nous sommes demandé si nous ne devions pas réintroduire la voiture de la saison précédente. Nous avons finalement gardé la nouvelle voiture et nous avons toujours cru que nous pouvions gagner avec elle. »
« Cela m´a pris beaucoup de temps jusqu´à ce que j´arrive à me débrouiller avec cette voiture, parce qu´elle était si peu stable. Nous avons à chaque fois changé les réglages du vendredi au samedi, dans l´espoir d´améliorer les choses. C´était très difficile pour moi. »
Malgré les coups durs vécu à Woking, Perez n´a aucune rancœur et estime qu´il est sorti gagnant de cette expérience.
« Je ne regrette rien. J´ai appris énormément pendant tout le temps que j´ai passé chez McLaren, ils m´ont rendu fort. Pas seulement le pilote, mais aussi moi, en tant que personne. Ce furent des temps difficiles mais je les ai surmontés et j´en suis fier. Je suis reconnaissant, car lors de cette année chez McLaren, je suis devenu la personne et le pilote que je suis aujourd´hui. Je suis devenu plus fort dans tous les domaines. Tous les pilotes du monde n´auraient pas réussi à surmonter ces problèmes. »
« Après cette année, McLaren m´a finalement laissé tomber. C´était très dur pour moi de réaliser que je n´avais plus de travail et pas de cockpit à l´avenir. Je suis allé chez Force India et c´était génial d´avoir été pris. Force India m´a donné une énorme chance, et lors de la 3e course de cette saison 2014, je me suis retrouvé sur le podium. Depuis, j´ai grandi de manière solide avec l´équipe. Je m´y sens mieux que chez McLaren. Ce n´est pas simple : la pression est pas mal élevée. Nous sommes tous sous tension dans ce genre de travail. Mais à l´époque, McLaren était très politique avec les problèmes que Ron (Dennis) et Martin (Whitmarsh) avaient. Avoir une voiture difficile à piloter et passer une période difficile à vivre, c´est bien évidemment mauvais pour l´ambiance et fait naître la pression. »