2019, encore une saison de progrès pour la Scuderia ?
Comme en 2017, Ferrari a lutté pour le titre face à Mercedes, avant de perdre pied durant la tournée asiatique. Comme en 2017, l’écurie italienne a semblé être distancée dans la course au développement après la trêve estivale. Et comme en 2017, elle a commis plus d’erreurs stratégiques que ses rivaux.
Le constat est rageant pour la Scuderia, mais il est aussi plus encourageant pour 2019. En effet, la Scuderia, en 2018, avait encore davantage réduit l’écart avec les Flèches d’Argent, au point de disposer de la meilleure monoplace en première moitié d’année ; Mercedes a remporté moins de courses que par le passé, et si Ferrari a gaspillé trop de points, c’est aussi et peut-être surtout en raison non des performances de la voiture, mais des erreurs de Sebastian Vettel.
La montée en puissance de Ferrari, commencée en 2017, se poursuit ainsi : le fil logique de cette évolution serait donc de voir, enfin, la Scuderia prendre les devants sur Mercedes. La réorganisation de l’écurie, et surtout les largesses budgétaires accordées par Fiat-Chrysler depuis plusieurs années, sont bien de nature à ramener la Scuderia au sommet.
Comme toujours, la crise n’attend qu’un signe pour frapper à la porte chez Ferrari…
Une fois encore, selon toute logique, c’est ainsi la Scuderia qui devrait être le principal rival de Mercedes en 2019. Mais la route vers les sommets est étroite pour la Scuderia qui, comme souvent dans son histoire, est menacée par des crises de diverses intensités.
La position de Maurizio Arrivabene est tout d’abord fragilisée par la deuxième moitié de saison dernière, et par ses mésententes chroniques avec le directeur technique, Mattia Binotto. Encore en fin de saison, les rumeurs de remplacement à son égard n’ont pas faibli, alors que la Scuderia a plutôt besoin de stabilité et de sérénité. En cas de nouvel échec, l’impatience des tifosi et la virulence de la presse italienne auront-elles raison de Maurizio Arrivabene ?
Plus fondamentalement, contrairement à Mercedes, une écurie si bien rôdée, la Scuderia a donné des signes de fragilité lorsqu’il fallait lutter pour le titre et les victoires. Le développement technique en deuxième moitié de saison a été erratique : Ferrari n’a retrouvé de la performance qu’après être revenue aux évolutions antérieures. En outre, l’équipe, notamment durant la trêve estivale (les qualifications au Japon sont ici exemplaires), a encore commis de trop nombreuses erreurs stratégiques, en pêchant par orgueil ou par optimisme.
Pour battre Mercedes, il faut rendre une copie parfaite, et Ferrari n’en a pas été capable l’an dernier. L’expérience acquise suffira-t-elle pour renverser la donne ?
Comme en 2017, Ferrari peut profiter d’un changement réglementaire pour déstabiliser Mercedes
Pour prendre l’ascendant sur Mercedes, il faudra que la Scuderia réalise encore des prouesses techniques à Maranello. Étant donné que l’unité de puissance italienne fait désormais jeu égal avec l’unité de puissance allemande, la différence se fera davantage sur le plan du châssis et de l’aérodynamique.
Le changement réglementaire de 2019 constitue dès lors une opportunité pour Ferrari : en 2017, les Rouges avaient parfaitement négocié la nouvelle donne aérodynamique pour réduire considérablement l’écart sur Mercedes. Il s’agit de rééditer pareille performance cet hiver. Ferrari a déjà testé des ailerons prototypes en essais libres, elle est une des écuries les plus avancées sur ce point. Le développement laborieux de la Scuderia, en fin de saison dernière, n’incite toutefois pas à l’optimisme le plus fou.
Conclusion : Cette fois-ci, c’est la bonne ?
La montée en puissance de Ferrari face à Mercedes devrait, en toute logique, se poursuivre encore en 2019, ce qui pourrait donner lieu à un duel plus serré encore entre les deux équipes. La Scuderia s’est même donnée de la marge en 2018, en commettant de trop nombreuses erreurs stratégiques qui devraient être de l’histoire l’ancienne.
Mais comme toujours à Maranello, la sérénité est un bien aussi précieux que fragile. Des performances en dents de scie ne manqueront pas de faire éclater une énième crise, potentiellement fatale pour Maurizio Arrivabene. Poursuivre la marche en avant, repousser les vieux démons, la voie jusqu’au sommet est périlleuse et prometteuse.