Ces dernières années, la FIA a poussé la Formule 1 à se rapprocher des réalités du monde de l’industrie automobile, c’est-à-dire la nécessité de trouver un mode de fonctionnement plus écologique.
Le premier pas a été l’introduction du KERS en 2009 puis le prochain le V6 turbo de 2014, qui consommera nettement moins que les V8 actuels grâce à des mesures prises pour limiter le flux de carburant maximum.
Peut-on alors envisager un jour une F1 totalement verte ? Avant d’arriver à une F1 électrique, il y a d’autres progrès plus réalistes à faire...
"Nous sommes favorables à une meilleure utilisation de l’énergie. Depuis trois ans, nous encourageons l’évolution du règlement de la FIA afin que les carburants utilisés en F1 offrent la meilleure vitrine possible aux solutions de demain," explique Philippe Girard, délégué scientifique du Groupe et responsable du programme Formule 1 de TOTAL.
"Nous sommes persuadés que l’avenir de la Formule 1 repose sur l’hybridation. Les équipes ont repris les développements du SREC (système de récupération de l’énergie cinétique, KERS en anglais). Ce dispositif consiste en un générateur de 60 kilowatts, et un pack de batteries capables de se charger en 15 secondes, et de restituer leur énergie en moins de 7 secondes."
La Formule 1 a été timide à l’introduction du KERS en 2009. Ces chiffres seront augmentés en 2014. "Si la puissance autorisée était supérieure, le système serait plus avantageux et plus écologique," reconnait le Français. "Mais cela demande du temps de développement, et les motoristes doivent retrouver une plus grande marge de manœuvre pour développer ce genre de technologies propres. Cependant, il est indéniable que l’efficacité énergétique et l’économie de carburant s’affirment comme deux tendances futures."
Mais l’effort ne doit pas être axé uniquement sur les 22 voitures qui tournent une vingtaine de week-ends par an. La très grande partie de la pollution générée par la F1 est même invisible pour les fans.
"Pour réduire les émissions en F1, les efforts doivent se concentrer sur deux axes : les véhicules, domaine dans lequel nous avons un rôle à jouer, et la logistique. Selon les estimations de la FIA, les véhicules de compétition sont responsables de 1 à 2 % seulement de l’ensemble des émissions rejetées pendant un week-end de Grand Prix. Les 98 ou 99 % restants sont dus aux visiteurs, aux équipes logistiques et aux médias. Les voitures sur la piste ne consomment donc qu’une très faible partie de l’énergie utilisée pendant un week end de Grand Prix, pour que l’évènement ait lieu," révèle Philippe Girard.
"Pour vous donner une idée, le volume de carburant brûlé lors d’un week-end de course par les voitures de Formule 1 représente entre 10 et 13 mètres cubes. C’est peu, en réalité : moins de la moitié d’un camion citerne. Pour relier Londres à Shanghai, un avion a besoin de 100 tonnes de kérosène – soit l’équivalent de trois camions citernes, soit une quantité suffisante pour alimenter les deux tiers d’une saison de Grand Prix."