Contrairement à plusieurs champions du GP2 qui ont fait directement le grand saut vers la Formule 1, Pierre Gasly a fait une escale au Japon, comme Stoffel Vandoorne avant lui, en disputant le championnat de Super Formula. Maintenant qu’il tient enfin une opportunité en F1, le Français veut être à la hauteur.
"Les gens pourraient penser que je risque de craquer sous la pression, mais c’est tout le contraire" assure Gasly. "J’ai travaillé très dur depuis plusieurs années pour arriver en F1, pourquoi craquerais-je maintenant ? Cette chance est fantastique, j’ai rêvé de ce moment depuis que je suis enfant. J’ai travaillé très dur et j’ai sacrifié plusieurs choses que font les enfants, mais j’y suis !"
"Depuis que j’ai commencé à piloter, j’ai été compétitif, que ce soit en Formula Renault 2.0, en 3.5, j’ai été champion de GP2 et je suis deuxième en Super Formula avec un demi point de retard sur le leader Hiroaki Ishiura. Je peux dire que j’ai été compétitif partout où je suis passé, donc pourquoi pas en F1 ! C’est une voiture différente et il y a plus de monde, mais ce sont les mêmes circuits et un pilotage similaire. Tout va plus vite, mais c’est la cerise sur le gâteau pour un pilote".
Gasly remplace, pour au moins deux courses, Daniil Kvyat, qui n’a marqué que quatre points cette saison. Le Français n’apporte pas de garantie supplémentaire que le Russe puisque pour ses premières courses, il ne s’agira pas de marquer des points mais de découvrir ce nouvel environnement.
"Nous ne parlons pas de position précise, ce serait trop tôt. Nous ne connaissons même pas le potentiel de la voiture sur ce circuit. J’ai parlé avec Carlos et il s’attend à ce que le week-end soit difficile pour nous. Mon objectif est d’apprendre aussi vite que possible et d’être proche de Carlos, qui est à son meilleur niveau en ce moment et qui fera un très bon baromètre. Je veux surtout faire un week-end propre, sans erreur, et ce ne sera pas évident compte tenu des pièges que tend ce circuit".
"Je me suis beaucoup entraîné ces derniers mois, notamment parce qu’il faut être physiquement affûté quand vous êtes pilote de réserve pour Red Bull. Je suis un compétiteur et j’ai vraiment hâte de disputer mon premier Grand Prix dimanche. Je veux faire au mieux et je suis rarement satisfait de ce que j’accomplis car j’estime toujours que je peux faire mieux. Je veux prendre ce week-end séance par séance et tout analyser avec mes ingénieurs. Je suis sûr que je me mettrai dans le rythme et j’essaie de rester calme".
Hors de question pour lui de faire des plans à long terme, puisqu’il préfère déjà réussir son entrée dans la discipline : "Tout ce qui se passe après ce week-end, nous verrons ce qu’il en est. J’espère que je courrai aussi à Suzuka une semaine plus tard, d’autant qu’il y a la course de Super Formula sur ce circuit le 22 octobre, lorsque la F1 est à Austin, et je verrai combien de courses de F1 je fais dans les prochains mois. C’est à Red Bull que revient la décision".
Trois pilotes français seront au départ dimanche et potentiellement, ils pourraient être trois l’an prochain puisque Grosjean et Ocon ont déjà signé une prolongation avec leurs équipes actuelles et que Gasly a toutes ses chances chez Toro Rosso.
"N’est-ce pas un bon timing ?" interroge ce dernier. "Avec le retour du Grand Prix de France au calendrier, j’espère que ça amènera beaucoup de fans français de F1 au Paul Ricard ! Je connais très Romain Grosjean et Esteban Ocon. J’ai débuté avec Esteban en karting, nous avons pour ainsi dire grandi ensemble jusqu’en 2013 avec la Formula Renault 2.0, lorsque j’avais remporté le championnat et qu’il avait terminé troisième. Nous avons passé de nombreuses années dans le même paddock et je sais comment le battre !"