La sélection de pneumatiques pour l’Espagne est cette année un cran plus tendre. Nous assisterons ainsi aux grand débuts du mélange supersoft, nominé aux côtés du soft et du medium.
La gomme la plus dure avait toujours prévalue sur ce Circuit de Catalunya, par le passé, mais le nouvel asphalte – que les équipes ont pu découvrir lors des essais d’intersaison organisés il y a deux mois – propose de nouvelles caractéristiques, offrant davantage de grip, mais une usure et une dégradation moindres. Et ce ne sera pas la seule nouveauté que nous observerons à Barcelone, ce week-end…
LE CIRCUIT DU POINT DE VUE DES PNEUMATIQUES :
— Le revêtement est peut-être plus lisse, mais la longue ligne droite et les courbes rapides demeurent, générant par conséquent de lourdes charges d’énergie et de stress dans les pneumatiques, notamment dans les Turn 3 et 9.
— Il sera nécessaire de réévaluer le niveau d’usure et de dégradation. Même si les teams en ont eu un aperçu en début d’année, la météo était nettement plus fraîche, et les monoplaces moins évoluées. L’asphalte a lui aussi pu changer en quelques semaines.
— Les températures devraient être élevées, voire très élevées, durant le week-end.
— Le tracé de Barcelone offre une grande mixité de virages et de charges qui mettent en valeur tous les aspects de la performance d’une voiture. On comprend ainsi pourquoi cette piste est privilégiée pour les tests.
— Le nouveau revêtement a incité Pirelli à réduire de 0,4 millimètres la profondeur de la bande de roulement. Cela n’a aucune incidence sur la performance, mais permet de contrôler la température des pneumatiques slicks.
— La roue avant gauche est la plus sollicitée, mais le Circuit de Catalunya n’est pas très agressif pour le train avant.
— L’an passé, lorsque le mélange dur était nominé, la majorité des concurrents avait opté pour deux pit-stops, avec toutefois des stratégies variées. Auparavant, l’Espagne était réputée pour donner lieu à trois arrêts aux stands.
Mario Isola, Racing Manager de Pirelli
"Cette année, à Barcelone, ce ne sera pas tout à fait comme si les équipes découvrent un nouveau circuit, mais les changements apportés au revêtement sont suffisamment significatifs pour en altérer ses caractéristiques," note Isola.
"Nous avons également contribué à cette nouveauté en réduisant la profondeur de la bande de roulement des pneumatiques slicks afin de réduire le risque de surchauffe. Il en sera de même pour le Paul Ricard et pour Silverstone, mais ce n’est pas un paramètre que relèveront les pilotes, tant dans leurs performances que la longueur de leurs relais. L’usure n’est pas un problème avec cette épaisseur réduite. Nous avons vu très peu de dégradation lors des essais hivernaux. Attention toutefois au blistering qui pourrait arriver pour certaines équipes."
"Les écuries ont d’ores et déjà une certaine expérience de ce nouvel asphalte en raison des essais qui s’y sont tenus cet hiver. La météo est cependant plus douce, les monoplaces plus rapides, et le revêtement a, depuis, gagné en maturité. Enfin, comme nous apportons cette année le « supersoft » - une nomination deux fois plus tendres que celle de 2017, puisque tous les mélanges le sont d’un cran – le travail réalisé durant les essais libres jouera un rôle capital. Nous nous attendons donc à un déroulement différent de la course comparé au passé."