Christian Horner a confirmé que l’écurie Red Bull également a été approchée par Pirelli afin de mener des essais durant la saison. Mais l’équipe autrichienne a rejeté l’offre, pensant que cela allait à l’encontre du règlement.
Une importante question qui sera soulevée au Tribunal International de la FIA sera de savoir si les 11 équipes du plateau se sont vues offertes la même opportunité que Mercedes par Pirelli, à savoir effectuer des essais avec eux.
Lotus et Force India ont d’ores et déjà confirmé qu’elles n’ont pas été approchés par Pirelli.
Il en est autrement pour Red Bull, comme le confirme Christian Horner : "C’est vraiment un problème entre l’équipe (Mercedes) et la FIA, et il est évident que Pirelli a demandé à plusieurs équipes de faire les essais - nous y compris - mais nous avons décliné l’offre parce que nous pensions que cela n’était pas dans les règles, surtout pas avec la voiture actuelle."
Le directeur de l’équipe Red Bull a toutefois pu constater que tous n’avaient pas la même vision des règles que son écurie, et c’est pour se conformer aux règles que l’équipe autrichienne a décidé de porter réclamation contre Mercedes : "Nous pensons qu’il est de la responsabilité de chaque participant de se soumettre aux règles, donc quand on a eu connaissance qu’un test avait été mené avec une voiture actuelle, notre interprétation des règles a été que ceci allait à l’encontre d’elles. C’est pour cela que nous avons porté réclamation avant la course pour que cela soit traité par la FIA."
Christian Horner a confiance en la FIA pour résoudre le problème : "Donc voilà la situation, c’est parti devant le tribunal et nous faisons confiance à la FIA pour prendre la décision appropriée."
Il espère ainsi une clarification du règlement afin d’être sûr de savoir ce qui est ou pas permis : "La chose importante est qu’il faut qu’il y ait une clarté absolue sur ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire, ce qui sont des essais et ce qui n’en sont pas, et je crois que ceci est le problème le plus crucial à résoudre."
Trop de secrets
Mercedes ne cesse de se défendre en argumentant qu’ils n’ont rien appris de ces essais.
Christian Horner n’y croit absolument pas : il est clair, selon lui, que l’écurie basée à Brackley en a retiré des avantages non négligeables, sur différents points : "Je crois que quand on a des essais limités avec les règles écrites telles qu’elles le sont, alors quand on fait rouler une voiture actuelle, avec toute la technologie et la tonne de données à analyser, alors vous apprenez toujours - que ce soit sur la fiabilité, que ce soit sur l’endurance, que ce soit sur la performance."
Ce qui gène également Red Bull et Horner, c’est le manque d’équité entre les équipes que ce test a forcément engendré : "Donc bien sûr, même si vous testez un composant pour un autre fournisseur, vous apprenez quand même. La Formule 1 est revenue de loin ces dernières années afin qu’il y ait du fair-play et de l’égalité entre tous les participants, et je crois que si une équipe fait 1000 kilomètres de plus avec une voiture actuelle, alors elle apprend quelque chose."
Enfin, Christian Horner est également agacé du secret qui a entouré ces essais de Barcelone mi-mai : "Je crois que le manque de transparence a été décevant."
De son avis, si le manufacturier qui fournit toutes les équipes de F1 a un souci, alors toutes les équipes de F1 doivent être au courant des moyens qu’il met en œuvre pour les résoudre.
"Si un fournisseur a des problèmes, alors c’est évident qu’ils doivent les résoudre, mais si tous les participants sont prétendument égaux, je pense que c’est important que cette information soit rendue parfaitement claire", conclut un Horner - on l’aura compris - très énervé par toute cette affaire.