Comme pour les deux dernières saisons, ce sont les deux mélanges les plus tendres de la gamme Pirelli - le tendre P Zero Jaune et le supertendre P Zero Rouge - qui sont alloués aux pilotes pour le Grand Prix de Monaco.
Monaco est le circuit le plus lent et le plus sinueux du calendrier. Dépasser y est difficile et la montée en température rapide des pneumatiques ainsi qu’un important niveau de grip mécanique venant des pneus y sont donc essentiels. La dégradation et l’usure y sont également les plus faibles de l’année : un maximum de deux arrêts aux stands par monoplace devrait donc être la norme.
Fait unique dans la saison, les essais libres se déroulent le jeudi et non le vendredi, ce qui implique un phénomène d’évolution de piste conséquent, celle-ci étant toujours ouverte au trafic routier en soirée au cours du weekend. Il a souvent plu par le passé à Monaco. L’intermédiaire Cinturato Vert et le pneu pluie Cinturato Bleu pourraient ainsi entrer également en jeu.
"Nous nous attendons à une moyenne de deux arrêts par monoplace à Monaco, ce qui est en contraste total avec la dernière course de Barcelone : Monaco est un circuit créant très peu d’usure et de dégradation," prédit Paul Hembery, Directeur de Pirelli Motorsport.
"Cela ne rend cependant pas la course moins stratégique : on a vu les pilotes essayer des stratégies complètement différentes dans le passé et arriver très rapprochés à l’arrivée. Le 12 mai dernier à Barcelone, jamais avant un vainqueur du Grand Prix d’Espagne n’était parti d’aussi loin sur la grille. Il sera intéressant de voir si ce schéma se répète à Monaco, sur une piste connue pour la difficulté des dépassements. De ce fait, la stratégie sera encore plus importante que d’habitude, les équipes essayant d’utiliser des tactiques pour améliorer leurs positions de départ."
Le mot de l’ambassadeur Pirelli, Jean Alesi : « Monaco est un circuit que j’ai toujours vraiment adoré : je pense que j’y suis monté sur le podium à trois reprises, j’ai établi deux meilleurs tours. J’y ai fini second pour ma première course sur ce circuit, derrière Ayrton Senna. Ma première saveur du circuit de Monaco fut avec Pirelli, lorsque je pilotais pour Tyrell en 1990 et que nous avions les pneus de qualifications. Les piloter procurait tant de plaisir ! L’endroit est tout simplement magique. Lorsque vous sortez pour un tour de qualifications, la foule entre en éruption ! Se qualifier aussi haut que possible sur la grille est important, mais peut-être pas autant que dans le passé. Nous avons vu à plusieurs reprises cette année que la course était la plus importante et qu’avec une bonne stratégie il est possible de marquer des points, même avec une position sur la grille de départ qui n’est pas avantageuse. Même si les qualifications ne sont pas parfaites, il y a une opportunité de faire des actions déterminantes et c’est un grand avantage apporté par Pirelli en Formule 1. L’usure et la dégradation des pneus sont faibles à Monaco, mais c’est quelque chose à quoi il faut penser car le circuit gagne énormément en adhérence au fil du weekend, peut-être plus que nulle part ailleurs. On utilise toujours les pneus tendres à Monaco et l’on peut donc pousser fort, ce qui est une grande sensation ».
Le circuit du point de vue pneumatique
— Il n’y a pas eu d’interruption de course par le Safety Car depuis le début de la saison 2013. Les confins serrés de Monaco et ses changements de directions constants associés à très peu d’aire de dégagement font que cette statistique devrait évoluer ! Avec Singapour, la Corée et le Canada, Monaco offre la plus grande probabilité d’entrée en piste du Safety Car de la saison, avec environ 80% de chance. Cela affecte grandement le choix des stratégies de course.
— Le top 10 de l’an dernier avait utilisé une stratégie à un arrêt unique, effectué aux alentours du 30ème passage. Tous, à l’exception de deux pilotes, avaient pris le départ en supertendres avant de passer en tendres.
— Le Grand Prix de Monte-Carlo compte beaucoup de records minimaux : en plus d’être le circuit le plus lent de la saison, sa surface est également la moins abrasive de la saison.
Les notes techniques pneumatiques
— Monaco est particulièrement difficile avec les freins. Cela transmet de la chaleur dans les pneus, ajoutant de la tension sur leur structure. En entrant dans Sainte Devote, par exemple, les monoplaces perdent 160 km/h en 100 mètres. Les pneus subissent des demandes extrêmes également dans le complexe de la Piscine, où ils subissent les vibreurs à plus de 200 km/h et expérimentent des forces latérales de 3.65g.
— Le pilote passe plus de 130 rapports lors de chaque tour monégasque, changeant ainsi de vitesse en moyenne tous les 50 mètres ! Toutes ces actions font également travailler très dur les pneus.
— L’épingle de Loews est le virage le plus lent de la saison, négocié à seulement 47 km/h ! En raison de cette faible vitesse, il n’y a pas d’appui aérodynamique et c’est ainsi le pneu avant droit qui fait tout le travail sur ce braquage extrême.