En cette saison 2018, après avoir étendu sa gamme de pneus, Pirelli n’a pas encore trouvé une formule à la fois lisible et accessible pour les fans. En effet, le commun des mortels arrive difficilement à faire la différence entre « super », « ultra » ou « hyper » tendres, ce qui ne facilite pas la compréhension des stratégies. De plus, la différence de performance et de dégradation entre les supertendres, les ultratendres et les hypertendres n’est pas aussi grande qu’espérée.
A la demande de la FIA et de Liberty Media, Pirelli travaille par conséquent à simplifier et réaménager sa gamme pour l’an prochain.
« Nous comprenons que, pour certains spectateurs, il soit difficile d’identifier les sept composés de notre gamme » a reconnu Mario Isola, le patron de Pirelli pour la F1, lors d’un événement à Londres. « Ce qui est important c’est que les gens comprennent que les pneus changent d’un Grand Prix à l’autre. »
A l’avenir, Pirelli devrait toujours avoir cinq ou six gommes dans sa gamme, mais les pneus retenus seront invariablement appelés « dur », « médiums » ou « tendres », même s’il s’agit en fait des supertendres, des ultratendres et des hypertendres.
« Nous sommes heureux de pouvoir appeler nos pneus dur, médium et tendre, et de définir trois couleurs et d’utiliser les mêmes couleurs et les mêmes noms pour toutes les courses. »
« Mais il faut trouver un moyen de faire apparaître des liens entre le nom et l’utilisation du composé, parce que je crois que certains spectateurs qui sont plus techniques, aimeraient connaître plus de détails sur l’utilisation de nos pneus. Est-ce que les composés seront appelés ‘A, B ou C’, est-ce qu’il y aura des lettres ou des chiffres, c’est toujours en discussion. »
« Si c’est le désir de la F1 d’emprunter cette direction, nous sommes heureux de suivre cette demande. »
Outre ce processus de simplification, Pirelli devrait encore accroître les écarts de performance entre chaque pneu. Ainsi, les ultratendres à Monaco étaient très proches des temps des supertendres. Seuls les hypertendres offraient une performance vraiment différente (une seconde par tour).
« Idéalement nous devrions avoir six composés mais avec plus d’écart de performance entre eux » détaille Isola. « Cette année, l’un des problèmes, c’est que les tendres, les supertendres et les ultratendres sont très proches, donc l’an prochain nous travaillons pour qu’il y ait un plus grand écart entre les composés, pour qu’il y ait davantage de stratégies différentes. »
« Le problème, si vous générez plus de stratégies différentes dans la même distance de course, c’est que tout le monde va vouloir ne faire qu’un seul arrêt. C’est quelque chose que nous avons appris de ce début de saison. Les chiffres disaient que parfois, une stratégie à deux arrêts était plus rapide, mais bien sûr, vous prenez beaucoup plus de risques en faisant un arrêt supplémentaire. Donc si la différence est mince, inférieure à cinq secondes, alors, tout le monde ne voudra s’arrêter qu’une seule fois. »
« Il ne faut pas non plus que la stratégie à deux arrêts soit beaucoup plus rapide, parce que sinon, tout le monde fera deux arrêts. Il faut trouver un équilibre pour que les écuries abordent la course d’une manière différente. »
« Ce sont les pilotes qui ont demandé de plus grands écarts entre les composés. Lors du briefing à Barcelone, ils ont dit que les pneus étaient trop proches, et qu’il est difficile de comprendre lequel utiliser exactement en course. Donc nous avons essayé de sélectionner des pneus avec de plus grands écarts de performance pour voir si nous allons dans la bonne direction. »
Dans le but de contenter les pilotes, Pirelli souhaite bénéficier comme l’an dernier de deux jours pleins d’essais après le dernier Grand Prix, à Abu Dhabi. Dans ce sens, Mario Isola presse les équipes de livrer des informations actualisées sur l’aérodynamique de leurs monoplaces version 2019.