Si Pirelli a fini par arracher une séance d’essais à Abu Dhabi pour mettre au point ses pneumatiques, le manufacturier italien ne cesse de répéter qu’il lui en faudrait davantage, surtout avec les changements au niveau de l’aérodynamique et des gommes qui se profilent à l’horizon 2017.
Avec les écuries toujours en discussions pour établir les nouvelles règles, un problème de taille se pose pour Pirelli : comment concevoir des pneumatiques pour une voiture qui n’existe même pas encore sur le papier ? Modifier une ancienne monoplace ou en construire une de toutes pièces ?
« Dans l’idéal, nous aimerions procéder à nos essais en mai, déclare Paul Hembery, directeur de Pirelli Motorsport. Et bien évidemment, utiliser une voiture hybride sera quasi impossible. Si on se fie aux informations de certaines équipes, une monoplace d’il y a quelques années pourrait faire l’affaire. Il faudrait à ce moment changer la géométrie des suspensions, mais nous pourrions trouver une solution concernant les charges aérodynamiques. La voiture en question aurait moins de 10 ans. Nous avons quelques autres solutions en discussions, mais il est trop tôt pour en parler. »
C’était en mai dernier, après une réunion du Groupe Stratégie, que la FIA avait annoncé son intention d’introduire des « voitures plus rapides pour des courses plus palpitantes, » mais les discussions sont toujours en cours 6 mois plus tard.
« Les équipes ont des points de vue divergents, reprend Hembery. Il y en a une qui affirme qu’une ancienne voiture pourrait convenir, d’autres qui suggèrent de construire une monoplace exprès, puis quand on s’adresse aux ingénieurs, ils répondent que c’est impossible. »
« Avant qu’ils aient défini les règles et que nous ayons des indications chiffrées claires – et les équipes ne sont pour le moment pas d’accord sur les conséquences qu’auront ces changements – il est impossible d’opter pour une solution plutôt qu’une autre. »
Hembery partage également les inquiétudes de Lewis Hamilton concernant un éventuel renforcement des appuis aérodynamiques, qui pourrait provoquer des difficultés supplémentaires lors des dépassements.
« Il y a toujours des divergences sur la direction à prendre et sur la façon d’augmenter ces appuis, avec de l’effet de sol ou avec d’autres ailerons. Est-ce que les dépassements en seront facilités ou le problème sera-t-il exacerbé ? Nous avons indiqué que nous pouvions produire des pneus plus adhérents si nécessaire. J’espère que le sport ne prendra pas de mauvaises décisions. »