Passer d’une Toyota TF109 de 2009 à une Renault R30 de 2010 a été comme une petite victoire pour Pirelli mais ce n’est toujours pas satisfaisant, selon Paul Hembery. La monoplace datée d’il y a 2 ans est trop éloignée des voitures actuelles.
"Les mêmes pneus que cette année sur notre voiture 2010 ne donnent pas du tout le même niveau de défi. La fenêtre d’utilisation des pneus est plus grande sur la Renault. La balance aérodynamique entre une voiture de 2010 et une de cette année est fondamentalement différente. C’est important parce que cela change l’énergie qu’encaissent les pneus à l’avant ou à l’arrière. Les températures de fonctionnement ne sont donc pas les mêmes," explique le directeur de la compétition de Pirelli.
Lorsqu’on lui demande s’il s’attendait à ce comportement très pointu des pneus 2012, développés sur la Toyota TF109, Hembery répond honnêtement. "Non, et nous n’avons pas pu l’observer non plus sur la voiture de 2010."
C’est "malheureusement" bien sur cette Renault R30 que sont développés en ce moment les pneus de la saison 2013, par Jaime Alguersuari et Lucas di Grassi. Pirelli n’a pas le choix.
"C’est la seule voiture avec laquelle nous pouvons faire nos essais. Bien sûr nous n’aimons pas tester avec une monoplace qui a deux ans mais même pour obtenir cela, ça a été une grande bataille avec les équipes. Pour obtenir une voiture 2012, il faudrait de nouveau l’accord des équipes et elles ne le donneront pas. Cela leur a déjà pris 18 mois pour trouver un consensus la dernière fois, pour obtenir cette Renault R30. Et je ne peux pas non plus avoir une voiture de l’an passé, malheureusement."
En 2013 il faut donc s’attendre à avoir de nouvelles surprises avec les pneus. "Oui parce que les voitures changent tellement d’une année à l’autre. Et quand on parle de développer des gommes, on parle de paramètres très, très précis," conclut Hembery.