Pirelli continue de jongler entre les désirs des équipes, les règles de la FIA, et l’envie d’offrir un spectacle qui donne une bonne image des gommes fournies à la Formule 1. Un équilibre difficile à trouver, surtout après une saison qui a vu des voitures plus impressionnantes et spectaculaires, mais moins de dépassements.
"Les dépassements, c’est une autre histoire car on sait à quel point c’est difficile avec les règles aérodynamiques et l’effet de traînée lorsque deux voitures se suivent" explique Mario Isola, directeur du programme.
"Le freinage est très tardif et c’est difficile à cause de cela. Les vitesses plus élevées réduisent la largeur de la meilleure trajectoire et nous essayons d’améliorer la situation concernant les dépassements avec une dégradation supplémentaire".
"Nous voulons qu’un nombre de tours parcourus différent crée un différentiel de performance mais nous ne voulons pas non plus aller trop loin avec la dégradation car cela ne plaira pas aux pilotes qui veulent attaquer. Surtout lorsqu’ils attaquent et qu’ils essaient de dépasser, s’ils perdent trop de performance ce n’est ni bon pour eux ni pour le spectacle".
C’est là que réside toute la difficulté du rôle de Pirelli en Formule 1, qui doit composer avec des voitures complexes et des règles qui n’aident pas forcément : "C’est un équilibre et un compromis qui sont difficiles à trouver mais nous travaillons sur des composés avec une plus forte dégradation, qui soit une dégradation thermique et non une surchauffe de la surface du pneu".
"Les pilotes détestent cette surchauffe car ils attaquent et ils perdent de la performance. La dégradation thermique est linéaire car le pneu perd de la performance au fil de son utilisation. C’est une chose qu’ils connaissent et gèrent. La surchauffe de la surface est un problème différent".
Isola rappelle toutefois le principal problème de Pirelli à l’heure de trouver cette dégradation thermique : "On ne peut pas augmenter la dégradation thermique en réduisant la surchauffe de la surface. Nous essayons, mais c’est très, très difficile".