Pirelli s’est engagé auprès des équipes de F1 et de la FIA à fournir des pneus se dégradant plus rapidement que les Bridgestone de l’année dernière afin de multiplier les arrêts au stand. Mais l’objectif du manufacturier italien n’a jamais été de contraindre les équipes à faire quatre arrêts par course.
Il y a deux semaines en Turquie, la plupart des pilotes ont effectué quatre arrêts et pour Pirelli c’est au moins un de trop. Paul Hembery, le directeur de la compétition chez Pirelli estime en effet que deux ou trois arrêts en course, c’est le maximum acceptable.
"C’est ce qui s’est passé à Shanghai que nous désirons reproduire," affirme-t-il en se souvenant qu’en Chine, les pilotes s’étaient arrêtés pour changer de pneus deux ou trois fois au maximum. "Mais finalement, cela ne s’est pas trop mal passé en Turquie. Tout le monde nous disait que cela allait être une course difficile pour nos pneus, mais finalement ce fut une belle course. Les gens ont apprécié et si le pire problème qu’il y a eu là-bas a été les nombreux arrêts au stand, cela ne me rend pas malheureux."
Il est bien sûr difficile pour Pirelli de garantir qu’il y ait deux arrêts par course, car les circuits à venir sont très différents les uns des autres.
"Nous n’avons que quatre mélanges et il y a 20 circuits différents, sans compter que les températures changent aussi. Idéalement, il nous faudrait 10 ou 12 mélanges pour que nous atteignions nos objectifs à chaque fois. A défaut de pouvoir faire ça, nous essayons de trouver le bon compromis en faisant de notre mieux. Nous sommes nouveaux dans ce sport et nous n’allons pas devenir des experts du jour au lendemain," ajoute Hembery.
D’autant plus que Pirelli n’a pas le droit de faire des essais privés avec ses équipes partenaires. "Nous avons eu droit à quatre semaines d’essais cet hiver sous une température ambiante de 4 ou 5° et c’est tout. On ne nous aide pas de ce point de vue. Il faudrait que nous fassions plus d’essais afin de comprendre où nous sommes, mais ce qui est toutefois le plus satisfaisant pour nous, c’est que nos pneus sont fiables," conclut-il.
Pirelli a heureusement le droit de faire des essais privés pendant la saison, mais avec une vieille Toyota de F1. Le Brésilien Lucas di Grassi sera d’ailleurs en piste pour Pirelli le mois prochain sur le circuit de Jerez.