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Pour son ami Vaxiviere, Gasly est prêt pour remplacer Ricciardo

Le Français de 23 ans a un bon coup à jouer en LMP2

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Après une première participation l’an dernier au Mans, Matthieu Vaxiviere rempile cette année en LMP2 avec TDS Racing. Fort d’une solide expérience en monoplace (champion de F4, deuxième de Formule Renault 3.5.), le Français de 23 ans est également un habitué des épreuves d’endurance.

L’attention de Matthieu Vaxiviere est bien entendu davantage tournée vers la course, comme il l’a confié à Nextgen-Auto en exclusivité dans le garage de son écurie.

« L’objectif, c’est de finir la course sans encombre, de ne pas rentrer au box, ne pas connaître de problème mécanique. Si on fait ça tout bien, il y aura un podium à la clef, l’équipe est bonne, il y a tout qui va bien. L’objectif, c’est la victoire, au minimum une troisième place. »

Entre la fiabilité et les accidents dans le trafic, un pilote au Mans a deux craintes principales. Mais laquelle redouter le plus ? Y a-t-il une hiérarchie entre ces deux problématiques ?

« Non, il n’y a pas forcément de hiérarchie. En 2014 j’avais déjà fait le WEC donc la notion du trafic, je l’ai. Je fais de l’endurance depuis 2012 donc sur le trafic, oui, ça va. Des crashs peuvent arriver, oui, sur un fait de course. Ce serait malheureux, mais c’est une crainte comme la crainte d’un problème mécanique. La crainte, c’est d’avoir un pépin, que ce soit trafic ou pépin mécanique. »

L’an dernier, une LMP2 avait failli gagner Le Mans. Cette année avec plusieurs équipes non-hybrides, l’équation semble plus compliquée. Matthieu Vaxiviere pense-t-il malgré tout au général ?

« Je me concentre sur les LMP2. Je ne m’intéresse pas plus que cela aux résultats de tout le monde… Ils font ce qu’ils veulent. On verra si les LMP1 privées seront fiables. Ce sera le cas pour les Rebellion. Après si on peut faire quelque chose au général, tant mieux, mais déjà dans la catégorie LMP2, ce serait bien. »

Des anciens pilotes de F1 (Jenson Button, Juan Pablo Montoya, Pastor Maldonado…) ou actuels (Fernando Alonso) roulent au Mans cette année. Cette tendance est-elle amenée à s’accentuer ? Est-ce que la popularité de ces pilotes peut être une solution pour compenser les retraits de constructeurs en LMP1 ?

« Il faut toujours se spécialiser quand on est pilote professionnel, sur une catégorie où il y a de l’avenir, où il y a du travail, où il y a des constructeurs. Après, les pilotes de F1, ils arrivent de plus en plus jeune. Avoir des Button, Alonso, c’est bien, même si on en fait tout un pataquès ! Mais on peut dire tout ce qu’on veut, au final, c’est très très bien pour le championnat d’avoir des Fernando Alonso, des Jenson Button… »

Matthieu Vaxiviere envisage-t-il lui même de courir dans plusieurs catégories ces prochaines années ?

« J’envisage surtout de rouler le plus possible là où je pourrai. Là où j’ai de l’avenir, du travail aussi ! Après, oui, je commence à avoir un petit peu plus d’expérience, donc je peux choisir les championnats où je peux rouler. »

Rouler dans d’autres catégories, percer dans les plus hautes sphères du sport auto, n’est-ce pas, aujourd’hui plus qu’hier, une question de budget ?

« Je pense que ça a toujours été comme ça. Moins que maintenant ? Pour être honnête, je n’ai que 23 ans, donc il y a 20 ans, je n’en sais rien. De ce que j’entends, c’est quand même assez dur. Ce qui est bien avec l’endurance, c’est qu’on peut côtoyer des pilotes comme Emmanuel Collard, qui a 47 ans, et 30 ans d’expérience de sport auto. Au final, on parle aussi du passé, de comment c’était… De tout ce que j’entends, de tout ce que je vis maintenant, oui, ça a l’air plus compliqué aujourd’hui, un peu comme l’ensemble du monde économique, on va dire. »

« Je vois arriver des pilotes qui sont très bons, et qui ont beaucoup, beaucoup d’argent. Je serais patron d’une équipe, je me dirais ‘il a de l’argent, il va très vite’, donc c’est normal de le prendre. Heureusement qu’il n’y a pas que l’argent qui rentre en compte. »

« Moi du coup j’essaie de miser sur mes atouts, qui sont… eh bien, quand même mon pilotage, bien sûr, sinon je ne serai pas là. Et il y a aussi l’image – l’image du pilote est très importante. Il faut savoir aussi dynamiser toute l’équipe, entretenir une bonne ambiance, l’avoir avec nous. Je m’y efforce. J’arrive bien à fédérer l’équipe. Donc oui, heureusement qu’il reste des valeurs humaines. »

Puisqu’il est question de jeunes pilotes, nous évoquons le cas de Pierre Gasly, un bon ami de Matthieu Vaxiviere, qui a pris l’ascendant sur Brendon Hartley jusqu’à présent. Une telle progression surprend-t-elle vraiment le pilote TDS ?

« Oui, je connais bien Pierre, on s’envoie des messages quasi toutes les semaines, je pars même en vacances avec lui [sourire] ! J’étais sûr qu’il était capable de faire ce qu’il fait cette saison, mais tout le monde en était certain – Red Bull les premiers avant moi. C’est normal quand vous prenez un pilote rapide, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il fasse une mauvaise saison. »

Si Pierre Gasly venait à remplacer Daniel Ricciardo l’na prochain chez Red Bull, ne serait-ce pas faire le grand saut trop tôt ?

« Non, en F1, on arrive à un stade où l’on est quand même mature. On peut rouler dans n’importe quelle équipe. Maintenant ils font tellement de boulot en amont, dans le simulateur… Au final, les pilotes peuvent s’adapter à toutes les situations. Il y en a même qui ont été encore plus jeunes dans des grosses équipes, comme Lewis Hamilton. C’est McLaren qui l’a mis dans la voiture, il était rookie. Quand on est bon, on est bon ! »

La même équation pourrait concerner Charles Leclerc, au cas où il devrait remplacer Kimi Räikkönen… Ferrari devrait-elle oser titulariser le Monégasque ?

« En tant que jeune, je me dis qu’il faut laisser la place aux jeunes ! Donc j’irais plus dans le sens de dire oui, mettons Charles Leclerc dans la Ferrari l’an prochain. »

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