Les Williams ont perdu la tête de la course à Silverstone à cause de l’undercut de Mercedes, ce mot anglais qui signifie à lui seul anticiper un changement de pneus pour profiter de gommes neuves afin de passer devant son adversaire lorsqu’il s’arrêtera.
Alors pourquoi Williams n’a-t-elle pas joué au même jeu que Mercedes ? Rob Smedley, l’ingénieur performance de l’équipe révèle au journal l’Equipe que cela s’est joué à un tour près.
"Nous surveillions l’usure de nos pneus. La question était de savoir à quel tour rentrer. L’objectif était de ne faire qu’un arrêt. Si nous le faisions trop tôt, nous risquions d’hypothéquer la fin de course de nos pilotes."
"Trop tard, la Mercedes d’Hamilton pouvait faire l’undercut, à savoir profiter d’un tour clair avec des gommes neuves pour nous dépasser lorsque nous rentrerions à notre tour au stand. On surveillait donc ce que faisaient les gars de Mercedes."
Et pourquoi ne pas avoir tenté de faire la même chose avec l’une des deux Williams ?
"Nous craignions de ne pas pouvoir tenir nos pneus jusqu’à l’arrivée. Le tour où Felipe s’est arrêté est celui que nous avions coché considérant la durée de vie des Pirelli. Lewis s’est arrêté un tour avant. Malheureusement."
Williams a-t-elle réellement manqué la victoire à Silverstone ? Personne ne le saura jamais, d’autant plus que la pluie est venue brouiller les cartes en fin de course. Et comme la FW36 de 2014, la FW37 de cette saison n’est guère performante dans ces conditions.
"Forcément, on est déçus. Chez Williams, on se lève pour la victoire. Tous les matins. L’opportunité était là. Ce n’est pas tous les jours que nos deux voitures sont devant les deux Mercedes. Mais je voudrais retenir le positif de ce week-end. Toutes les améliorations conçues à l’usine ont fonctionné. Nos voitures ont été, à chaque séance, performantes. Sur le sec, la Williams est la voiture la plus rapide, après les Mercedes. Si Vettel nous passe, c’est parce qu’il est rentré plus tôt, quand il pleuvait."