Le Grand Prix de Bahreïn a rassuré le public sur la capacité des monoplaces actuelles à produire du spectacle et l’on a assisté à une nouvelle victoire de Sebastian Vettel, la deuxième en autant de courses en 2018. L’Allemand se place petit à petit comme le favori, surtout après avoir montré des performances solides dans le désert.
Les enjeux seront multiples entre la lutte opposant Ferrari à Mercedes, la volonté qu’aura Red Bull de rattraper son zéro pointé de Bahreïn mais aussi la bataille qui oppose Haas, Renault, McLaren, Toro Rosso et Force India dans le milieu de peloton.
Les caractéristiques de la piste
La piste de Shanghai est devenue célèbre pour ses deux virages progressifs. Le premier est constitué d’une courbe se resserrant après un freinage en bout de ligne droite qui se prolonge et s’intensifie dans la courbe. L’autre suit une courbe inverse et s’ouvre progressivement sur une ligne droite d’un kilomètre et demi.
Cette dernière est devenue le théâtre de nombreux dépassements depuis l’introduction du DRS, en 2011. L’an dernier, les dépassements avaient également été nombreux dans l’épingle qui suit le premier enchaînement de virages.
La météo a également tendance à être capricieuse à Shanghaï et il semble que l’édition 2018 n’y coupera pas, puisque des averses sont attendues tout au long du week-end.
Le Tracé
Virage 1
Le premier virage mène directement au suivant. Il peut être considéré comme une seule courbe à l’angle croissant où les charges imposées sur les pneus avant sont énormes. Le sous-virage y est l’ennemi. Une bonne gestion des gommes permettra de prolonger la durée de vie des pneumatiques. Le pilote freinera près de trois secondes dans cet enchaînement, mais les bosses de la piste peuvent déstabiliser la voiture, notamment en phase d’entrée.
Virage 7
Cette courbe rapide se négocie sur le septième ou huitième rapport. Avec l’accélération progressive du pilote, les forces y approchent 4 g. Une direction réactive à haute vitesse y est capitale.
Virage 9
Le freinage du neuvième virage est délicat tant la transition des courbes rapides à une forte décélération est brutale. La sortie s’avère tout aussi importante puisqu’elle est une véritable rampe de lancement pour le virage 10 et la ligne droite qui s’en suit.
Virage 11
Symétrie du premier virage, l’enchaînement s’étalant des virages 11 à 13 impose deux secondes de freinage tout en offrant une nouvelle opportunité pour recharger la batterie.
Virage 13
S’il est difficile d’y parvenir en raison de son inclinaison, une bonne sortie du virage 13 est primordiale avant la longue ligne droite opposée (1,3 km). Le moteur à combustion interne y atteindra son régime maximal pour vingt secondes à pleine charge, soit 20 % du tour.
Virage 14
L’épingle en bout de la ligne droite force les pilotes à passer de plus de 320 km/h à seulement 60 km/h. L’énergie dissipée par les freins est alors énorme, la moyenne s’élève à 700 kW sur les trois secondes de décélération. S’il s’agit d’un des rares gros freinages ici, les autres zones sont bien réparties : les freins ont suffisamment de temps pour refroidir et le circuit n’est pas très exigeant dans ce domaine.
Le groupe propulseur
— Les deux longues lignes droites et les jonctions entre les virages portent le pourcentage de pleine charge sur un tour à 52 %.
— Shanghai est atypique avec son interminable ligne droite, mais un pourcentage de temps à pleine charge relativement faible. La plupart des tracés sont soit typés ‘puissance’, à l’image de Monza ou de Montréal, ou ‘souples’ comme la Hongrie ou Monaco.
— Avec une vitesse moyenne de 205 km/h, Shanghai est au milieu du classement des pistes les plus rapides.
— Il y aura peu d’économie d’essence. Dans ce domaine, Shanghai est l’un des circuits les plus faciles du calendrier à aborder.
— Shanghai figure parmi les circuits les plus efficients. On s’y rapproche de la quantité maximale d’énergie stockée par tour dans la batterie. Cela nous permet d’optimiser la quantité d’énergie transférée directement du MGU-H au MGU-K ou à la batterie.
— Le circuit se situe au sein d’une zone industrielle où certaines usines produisent du béton, d’où une forte concentration de particules dans l’air. Les filtres à air et le turbocompresseur seront vérifiés à l’issue de chaque séance pour éviter toute obstruction et toute perte de puissance conséquente.
Pronostics
Avec deux victoires en deux courses et une pole position incontestable à Bahreïn, Ferrari arrive en favorite en Chine mais devra se méfier de Mercedes, toujours en quête d’un premier succès cette saison. La Scuderia devra également surveiller Red Bull, qui court toujours après un premier podium.
Podium : 1. Hamilton / 2. Vettel / 3. Ricciardo
Les horaires :
Vendredi 13 avril :
— Libres 1 : 4h - 5h30
— Libres 2 : 8h - 9h30
Samedi 14 avril :
— Libres 3 : 5h - 6h
— Qualifications : 8h - 9h
Dimanche 15 avril
— Course : 8h10
Le palmarès complet du Grand Prix de Chine :
Année | Circuit | Vainqueur | Équipe | Moteur |
---|---|---|---|---|
2017 | Shanghai | Lewis Hamilton | Mercedes | Mercedes |
2016 | Shanghai | Nico Rosberg | Mercedes | Mercedes |
2015 | Shanghai | Lewis Hamilton | Mercedes | Mercedes |
2014 | Shanghai | Lewis Hamilton | Mercedes | Mercedes |
2013 | Shanghai | Fernando Alonso | Ferrari | Ferrari |
2012 | Shanghai | Nico Rosberg | Mercedes | Mercedes |
2011 | Shanghai | Lewis Hamilton | McLaren | Mercedes |
2010 | Shanghai | Jenson Button | McLaren | Mercedes |
2009 | Shanghai | Sebastian Vettel | Red Bull | Renault |
2008 | Shanghai | Lewis Hamilton | McLaren | Mercedes |
2007 | Shanghai | Kimi Räikkönen | Ferrari | Ferrari |
2006 | Shanghai | Michael Schumacher | Ferrari | Ferrari |
2005 | Shanghai | Fernando Alonso | Renault | Renault |
2004 | Shanghai | Rubens Barrichello | Ferrari | Ferrari |