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Prost et les accidents des années 1980 en F1

Une époque où le danger était permanent

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Le récent décès de Jules Bianchi a malheureusement rappelé que la Formule 1 restait un sport dangereux, et ce malgré les progrès réalisés concernant la sécurité des pilotes.

Mais il y a maintenant plusieurs années, la mort guettait les pilotes à chaque virage. Et s’il n’a jamais subi d’accident grave, Alain Prost se souvient du danger qui régnait dans les années 1980.

Le Français a notamment été témoin de la mort de Gilles Villeneuve à Zolder en 1982 ou de la blessure de Didier Pironi à Hockenheim la même année.

"J’étais très proche de Gilles et je me souviens de lui me disant ’c’est difficile à croire, mais on ne peut pas se blesser en Formule 1’," a confié Prost. "Il me disait cela car il avait souvent eu des accidents spectaculaires mais jamais de grosses douleurs."

"Mais dès mon troisième Grand Prix à Kyalami, j’ai percuté un vibreur et je me suis cassé le scaphoïde, ce qui faisait très mal. Et à ce moment-là, vous vous dites : ’Merde, on peut se faire mal en F1.’ J’ai alors réalisé que je devais être prudent."

"Lors de mes débuts en 1980, j’ai eu un gros accident lors des essais de Watkins Glen. Après cela, j’ai passé deux semaines au lit. Il n’y avait pas de lumière et je ne pouvais pas bouger. J’ai réalisé que lorsque vous perdez un aileron ou une suspension, vous avez besoin de chance."

L’accident de Pironi en 1982 s’est produit lors de la séance de qualifications pluvieuse du Grand Prix d’Allemagne. Le Français avait alors percuté la Renault de Prost, ce qui lui avait valu de nombreuses blessures à la jambe. Prost avait alors bien réfléchi au danger représenté par de telles conditions.

"Suite à cette journée, j’ai décidé qu’en conditions de pluie, sans visibilité, je déciderai moi-même de l’attitude à adopter," poursuit Prost. "J’ai alors dit à mon directeur d’équipe Gérard Larousse : ’Ok, tu veux que je continue, que je retourne rapidement dans la voiture. Donne-moi 15 minutes.’ Puis après ces 15 minutes, je lui ai dit : ’OK, pas de problème, mais à partir d’aujourd’hui, je ferai ce que bon me semble sous la pluie.’ Les gens ne le savaient pas à l’époque, mais je faisais toujours ce qui me paraissait être raisonnable."

Une attitude qui n’est pas sans rappeler celle de Lauda avant lui. Après son terrible accident survenu au Nürburgring en 1976, l’Autrichien avait préféré abandonner au Grand Prix du Japon, jugeant plus intelligent de perdre le titre mondial face à James Hunt plutôt que la vie.

"Peut-être que cela peut sembler difficile à comprendre de l’extérieur," ajoute Prost. "Lorsqu’il pleut, il vaut parfois mieux ne pas réfléchir. Mais il n’est alors pas uniquement question de compétences liées au pilotage. Lorsque la piste est légèrement glissante, c’est le cas. Mais pas lorsqu’elle est détrempée."

"Vous choisissez de prendre le risque ou non. Il n’est pas simplement question d’être le maître de la pluie. Niki et moi avons tous les deux pensé de cette façon : pourquoi prendre un grand risque si vous n’êtes pas en mesure de le contrôler ? Toute la question est là."

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