La F1 a-t-elle changé au point que les figures emblématiques de ce sport ne la reconnaissent plus ? Alain Prost suit cette évolution avec une certaine incompréhension.
"Si je devais donner mon avis, je dirais que la F1 est probablement devenue un peu trop imprévisible," déclare le quadruple champion du monde Alain Prost. "Lorsque l’on connaît la F1, on aime comprendre ce qu’il se passe, mais la F1 a changé et le public qui suit la F1 a aussi changé."
"On ne peut pas comparer la F1 d’aujourd’hui à celle qui existait il y a 10, 20 ou 30 ans. Le public d’aujourd’hui aime lorsque ce n’est pas toujours la même voiture ou le même pilote qui gagne. La pire chose en F1 de nos jours, c’est lorsqu’un pilote domine trop. Mais pour ma part, ce qui se passe aujourd’hui n’est pas ce que j’ai envie de voir. Cependant, je comprends que cela fasse du bien aux audiences et que les gens ont plus d’intérêt lorsque cela se passe comme ça," poursuit le champion français.
Alain Prost a toujours été un pilote qui prêtait une grande attention aux moindres détails techniques et il a une petite pensée pour ses amis les ingénieurs. "Pour les ingénieurs, cela doit être un véritable cauchemar. Ces changements sont peut-être trop importants pour eux. Mais au moins, il y a du spectacle et il y a ce côté imprévisible que les gens aiment. Ils sont de plus en plus nombreux à suivre la F1 et c’est donc une bonne chose."
Les pilotes doivent aussi s’adapter à ces changements. "S’il y a plus de vainqueurs potentiels au départ, les pilotes doivent privilégier la constance. Lorsque vous n’avez qu’un rival, vous devez tout faire pour le battre et c’est donc très différent. Aujourd’hui, il fait marquer des points lors de chaque course. Parfois vous pouvez gagner, mais le plus important est de marquer des points tout le temps."
Quel est le favori d’Alain Prost ? "Avant que la saison commence, je pensais que c’est Jenson Button qui allait remporter le titre, mais je n’en suis plus aussi sûr. Je pensais à lui parce que je le pensais être capable d’être le plus constant, mais je n’en suis plus aussi sûr aujourd’hui," ajoute-t-il.