Le sauvetage de Force India, devenue Racing Point Force India dans l’intervalle, est certainement une bonne nouvelle à court terme pour la F1.
Cependant, avant le rachat de l’écurie, Renault et toutes les écuries qui craignaient de voir la nouvelle structure devenir l’écurie B de Mercedes, ont montré une vive inquiétude, bloquant l’opération de sauvetage. Nul doute que les futurs liens de Mercedes avec Racing Point Force India seront regardés de près par Renault et consorts.
Cyril Abiteboul était un de ceux qui craignaient que Force India devienne une équipe B d’une écurie de pointe, au point de bloquer le sauvetage de l’écurie pendant un moment. Le Français a pourtant approuvé le rachat de Force India par Lawrence Stroll : a-t-il donc changé d’avis sur ce point ? Ou obtenu des garanties de la part de Liberty Media ?
« Non, pour être extrêmement clair, nous n’avons pas changé d’avis. Nous n’avons jamais voulu causer des difficultés supplémentaires à Force India. Nous ne sommes que dix équipes aujourd’hui, ce qui est pour moi le minimum pour que la F1 soit un sport soutenable. Du point de vue des opportunités possibles pour les jeunes pilotes aussi, bien sûr, plus d’équipes, ça veut dire plus d’opportunités. Donc avoir plus d’équipes est préférable que d’en avoir moins. Donc clairement, nous n’avons pas voulu précipiter des mauvaises nouvelles du côté de Force India. »
« Cela dit, il est vrai que nous avons demandé des garanties à Liberty Media pour que dans le futur, il ne soit plus nécessaire d’être dans un groupe d’équipes pour pouvoir se battre pour des championnats ou des victoires. C’est définitivement notre ambition. Mais nous n’avons pas aujourd’hui la capacité ou la possibilité de former une alliance particulière pour nous permettre d’avoir une équipe junior ou partenaire. Nous avons un partenariat avec McLaren, et ce partenariat pourrait être étendu pour partager davantage nos technologies. Mais ce n’est pas vraiment quelque chose que nous voudrions nous voir être imposé pour nécessairement gagner. »
« Donc c’est le genre de clarifications que nous avons demandées à Liberty Media. Bien sûr, nous n’aurions pu obtenir une réponse sous la forme de la publication d’un nouveau règlement – le temps était compté pour sauver Force India. Mais en particulier dans le contexte actuel – nous discutons des budgets plafonnés, des restrictions des ressources – ce débat va devenir plus important. Nous avons eu des discussions. Je crois que nous partageons la même vision que Ross Brawn et Chase Carey au sujet du futur du sport. Nous n’avons pas de garantie ferme, mais nous comprenons que nous voyons les choses de la même façon. »
Interrogé sur le même sujet, Gil de Ferran, le directeur sportif de McLaren, a botté en touche en renvoyant la question à Zak Brown. « Nous voulons une F1 qui soit soutenable et divertissante » s’est-il contenté de répondre. Le successeur d’Eric Boullier veut avant tout se concentrer sur la piste.
Christian Horner a plus d’expérience pour s’exprimer sur ce sujet épineux des équipes B. Et il est particulièrement bien placé, puisque Red Bull a ouvert le bal en créant Toro Rosso…
« Il y a bien sûr des bénéfices économiques, en particulier pour les petites écuries. Red Bull et Toro Rosso ont le même propriétaire, donc il y a bien sûr des économies d’échelle. Mais il faut être prudent. Certainement, nous n’avons jamais cherché à utiliser la même soufflerie, les mêmes outils techniques, pour le bénéfice d’une seule équipe. S’il peut y avoir des gains financiers à travers un partage de technologies, c’est très bien, et c’est quelque chose qui devrait être creusé. »
« Mais nous ne voulons pas que potentiellement, Ferrari puisse avoir deux écuries clientes, et que ces écuries clientes soient au service de la R et D de l’écurie-mère. C’est quelque chose qui, j’en suis sûr, sera abordé dans les prochaines négociations des Accords Concorde – c’est une opportunité en or pour régler ce problème. »