Quelques jours après son abandon lors du Grand Prix de Belgique, Kimi Raikkonen reste philosophe. Après 27 Grands Prix de suite dans les points, son record s’est arrêté sur ce chiffre qui n’en reste pas moins éloquent. Le Finlandais sait qu’il connaitra encore d’autres abandons.
"Évidemment, ce n’était pas la première fois qu’il m’a fallu terminer une course en avance. Et probablement, ce ne sera pas la dernière non plus. Cela dit, je suis là pour courir et je veux terminer à chaque fois. Alors, bien sûr, ce qui s’est produit à Spa n’était pas dans nos plans et ce n’était pas l’idéal au point de vue du championnat," reconnait Raikkonen.
Est-ce dommage d’être arrivé à la fin d’une très belle série d’arrivée dans les points ? "Nous savions que cela se produirait un jour. Nous avons connu une période de fiabilité tellement longue, il était juste naturel que la chance nous tourne le dos un jour."
Kimi n’a pas tout de suite été alerté par la surchauffe. "Les problèmes de freins ont commencé en début de course, mais nous pouvions les gérer et cela se passait bien. Nous savions que les freins étaient chauds, vous pouviez voir le dégagement de poussière, mais je pouvais encore freiner convenablement jusqu’au moment où une pièce a cédé. Il ne m’était plus possible de continuer."
Le directeur des opérations piste, Alan Permane, ne s’était pas inquiété non plus lors des premiers tours.
"Les freins chauffaient beaucoup mais tout indiquait qu’ils tiendraient suffisamment longtemps pour amener Kimi à la fin de la course, une fois que nous avons maitrisé le problème. Nous n’avions pas réalisé de prime abord qu’un tear-off de visière s’était logé dans une écope de refroidissement de frein, celle de sa roue avant gauche. Cela a impliqué que le disque n’a jamais pu refroidir suffisamment et cela s’est terminé par une rupture d’un composant. Cela a été un coup dur pour notre championnat et celui de Kimi, mais nous allons continuer à nous battre."
En effet, Eric Boullier a déclaré cette semaine qu’il en est probablement fini des espoirs de titre de Raikkonen cette saison. A cause de cet abandon, qui se produit alors que Vettel, Alonso et Hamilton ont encore marqué un maximum de points.
Reste à savoir si ce qui s’est produit sur la voiture de Kimi aurait pu être évité... Selon le patron de Lotus, il n’y avait rien à faire.
"Nous avons identifié ce que nous pensons être la cause du problème de frein, le tear-off de visière qui obstruait une écope. La suite a été logique et lorsque le disque a été trop chaud, le refroidissement ne se faisait plus. Cela signifie que les freins de Kimi continuaient à chauffer et cela s’est vu avec les nuages de poussière. Ils suffisaient pour ralentir la voiture, nous l’avons vu au cours des dépassements qu’il a effectué. Jusqu’au moment où un composant a cédé. Dans ce cas, un composant doit fonctionner dans une fenêtre de température adéquate pour être efficace. Faut-il rouler avec un refroidissement supérieur pour éviter les blocages ? Non, parce que les feins ne donneront pas leur performance optimale puisque n’opérant pas dans la bonne fenêtre de température. Bien entendu, nous étudions toutes les données et nous travaillons afin d’éviter que cela se reproduise à l’avenir. C’était malheureux pour Kimi, mais cela fait partie de la course parfois et il faut maintenant nous tourner vers Monza," conclut Eric Boullier.