Ferrari n’avait pas mis ses deux œufs dans le même panier : Kimi Räikkönen était sur une stratégie à deux arrêts tandis que Fernando Alonso en a effectué trois, le but pour l’Espagnol étant de battre Vettel. Alonso n’aura pas réussi à rester devant l’Allemand, mais il a en revanche pu dépasser son équipier sur la fin du Grand Prix, grâce à des pneus plus frais. Plus tôt, Alonso avait aussi pu s’arrêter avant le Finlandais alors qu’il était derrière : pourtant, en général, les équipes font passer en priorité le pilote le mieux classé en course.
Ceci explique qu’on a entendu, dans le tour de décélération, Kimi Räikkönen s’interroger sur la personne qui décide de la stratégie, pensant qu’il obtenait le deuxième choix. Après la course, le champion du monde 2007 a précisé que son message radio n’était pas forcément une critique : "Je voulais juste clarifier certaines choses."
Ainsi, dans la foulée, il a dédramatisé le message et les stratégies décalées, argumentant que cela ne changeait pas grand chose à l’arrivée, les Ferrari étant 6è et 7è. "Bien sûr il n’y avait pas de grande différence entre les deux. Nous avons quand même fini très loin des autres. Ca n’a pas fait une grande différence pour le résultat."
La stratégie d’Alonso n’était pas pour contrer Räikkönen
De son côté, Alonso se défend et explique qu’à aucun moment il n’est passé en trois arrêts pour dépasser Räikkönen. L’Espagnol explique ainsi d’abord qu’il avait du mal avec la dégradation des pneus : "Je ne sais pas comment étaient les pneus pour Kimi, mais pour moi, après deux ou trois tours, c’était difficile à l’arrière, donc j’ai demandé quand on pourrait s’arrêter. Quand ça a été le moment, on s’est arrêté. Après, j’ai eu du trafic et à cause de ça je n’ai pas pu passer Kimi."
C’est au moment du deuxième arrêt qu’Alonso s’est décidé, voulant terminer devant Vettel. "Dans le deuxième relai, j’avais encore mes pneus qui étaient morts, donc j’ai demandé quand on pourrait s’arrêter. Ils m’ont dit qu’on pouvait continuer et faire deux arrêts, ou bien s’arrêter et en faire trois. Ils m’ont aussi dit que Vettel était sur trois arrêts, et que si on s’arrêtait maintenant, on pouvait lutter. Et j’ai dit : faisons-le."
Finalement, la stratégie d’Alonso n’a as fonctionné et Vettel a terminé plus de dix secondes devant lui. "J’ai essayé de protéger ma position contre Vettel, mais ce n’était pas possible. Quand on a changé de stratégie, l’intention était juste de conserver Vettel derrière. On a pas réussi et c’est dommage."
Räikkönen est déçu du manque de vitesse
Satisfaction pour Räikkönen : il était bien plus près de son coéquipier qu’en Chine. Mais le Finlandais est surtout préoccupé par la forme des Ferrari. "C’est juste une course différente. Nous essayons beaucoup de choses et c’était un peu mieux, mais nous ne sommes quand même que sixième et septième. Nous avons eu des chances de nous battre, mais nous sommes quand même loin de où nous voudrions être. Nous somme la quatrième équipe la plus rapide, donc c’est décevant."
Räikkönen veut tout de même conclure avec une note d’optimisme : "Mais il y a eu de bons points ce week-end, par rapport aux dernières courses."