Après quatre titres enchaînés chez les constructeurs et les pilotes, Red Bull et Renault se préparent à une saison 2014 mouvementée, avec l’arrivée des V6 turbos hybrides. Référence de l’ère des V8 avec cinq titres en huit saison, le moteur Renault était loin du compte pour le passage aux nouveaux blocs.
Fiabilité, performance, tout était pris en défaut lors des essais hivernaux, mais c’est surtout sur ce dernier plan que Renault affichait un retard conséquent sur Ferrari, mais surtout sur Mercedes, dont l’équipe d’usine s’imposait rapidement comme la nouvelle référence en Formule 1.
En Australie, Sebastian Vettel abandonnait tandis que Daniel Ricciardo, la nouvelle recrue de l’équipe, terminait deuxième. Malheureusement pour lui, ce podium à domicile lui était retiré sur tapis vert pour un dépassement des limites de débit de carburant.
Il offrait au passage la deuxième place à Kevin Magnussen, qui signait son meilleur résultat en Formule 1 pour sa première course et la troisième à Jenson Button sur l’autre McLaren. C’est à ce jour la dernière apparition d’une McLaren sur un podium de F1.
Au pied du mur, Renault travaillait ardemment pour améliorer sa situation et celle de son principal client. Vettel s’élançait de la première ligne en Malaisie et y signait un podium tandis que Ricciardo abandonnait.
Les qualifications étaient très disputées dans le peloton et si Ricciardo parvenait à s’élancer de la deuxième ou troisième ligne constamment, Vettel signait des résultats variés le samedi, alternant en début de saison des qualifications sur les deux premières lignes avec des éliminations en Q2.
A leur décharge, les 19 pole positions de la saison 2014 furent signées par un moteur Mercedes. A 18 reprises, il le fut par l’équipe Mercedes elle-même, Felipe Massa brisant l’hégémonie de l’équipe en Autriche pour le compte de Williams. contrairement à Vettel, Ricciardo accédera de son côté à l’intégralité des Q3 de la saison.
Au sein de Red Bull, la tendance s’inversait rapidement et Ricciardo devançait Vettel à trois reprises en autant de courses suivantes. Quatrième à Bahreïn et en Chine, il signait le premier podium définitif de sa carrière en Espagne avec une troisième place, et réitérait à Monaco, alors que son équipier abandonnait à cause d’un problème de turbo.
Au Canada, Ricciardo profite de faiblesses techniques des Mercedes, mais surtout d’une fin de course mémorable, pour aller chercher sa première victoire en Grand Prix. Red Bull retrouve le succès pour la première fois depuis 2013 et Vettel complète ce beau résultat avec la troisième place.
Ricciardo termine huitième en Autriche, Vettel y abandonne, et l’Allemand semble définitivement en difficulté avec cette RB10 à la physionomie revue. Il se qualifie derrière Ricciardo en Grande-Bretagne et termine cinquième, alors que l’Australien signe un nouveau podium.
C’est en Allemagne que Vettel devance Ricciardo, pour la première fois depuis le début de saison lorsque les deux hommes ont terminé !
En Hongrie, où la course est perturbée par la pluie, Ricciardo décale sa stratégie et se retrouve en fin de course avec des pneus plus frais. Il revient sur le duel entre Fernando Alonso et Lewis Hamilton pour la victoire et se défait des deux hommes à trois et quatre tours du terme de la course pour aller signer sa deuxième victoire de la saison sur un circuit où la Red Bull est bien plus à l’aise. Néanmoins, Vettel termine septième.
En Belgique, il profite de nouveau d’une course animée et de l’apparition de la pluie pour remporter sa deuxième victoire consécutive, la troisième de la saison. Cette victoire prouve toutefois que le moteur Renault fait des progrès, sur un circuit où la puissance est cruciale. Néanmoins, la quantité de travail à accomplir se voit à Monza, où Ricciardo et Vettel terminent cinquième et sixième.
Ils signent tous les deux un podium à Singapour, derrière Hamilton. Au Japon, Vettel termine troisième devant Ricciardo d’une course dominée par les Mercedes et marquée par le déluge qui s’y abat et provoque le terrible accident de Jules Bianchi.
Ce sera le dernier podium de Vettel avec Red Bull et Renault avant son transfert chez Ferrari l’année suivante. Ricciardo en signe un dernier à Austin, mais restera surtout le seul pilote à avoir gagné sans piloter une Mercedes cette année-là. Dès lors, ses trois victoires sauvent la saison de Red Bull et prouvent à quel point il a bien réussi sa saison en la terminant troisième du championnat. Red Bull, pour sa part, termine tout de même deuxième du championnat.
Vettel quitte le nid dans lequel il est devenu le pilote le plus titré du moment et rejoint Ferrari pour 2015, tandis que Red Bull décide de promouvoir Daniil Kvyat depuis Toro Rosso aux côtés d’un Ricciardo qui s’est naturellement imposé comme le nouveau leader de l’équipe...