La 12e année de l’alliance entre Red Bull et Renault débutait sur fond de tensions puisque l’équipe autrichienne réfléchissait à une séparation avec Renault, même si les alternatives n’étaient pas nombreuses puisque Mercedes et Ferrari avaient déjà refusé, en 2015, de s’allier avec.
C’est donc en faisant contre mauvaise fortune bon cœur que Red Bull poursuivait son partenariat avec le manufacturier français pour une 12e saison consécutive, qui débutait par une double arrivée dans les points à Melbourne. Mais encore une fois, comme les essais hivernaux l’avaient laissé penser, la RB14 et son bloc propulseur n’étaient pas au niveau de la concurrence.
La manche de Bahreïn tournait au fiasco avec une panne électrique pour Daniel Ricciardo au premier tour de course. De son côté, Max Verstappen s’accrochait avec Lewis Hamilton et abîmait son différentiel, le contraignant à renoncer après trois tours, au lendemain d’un premier accident en essais libres.
Qualifiés sur la troisième ligne en Chine, les pilotes connaissaient des fortunes diverses puisque Ricciardo signait sa première victoire de la saison grâce à une stratégie parfaitement orchestrée. De son côté, Verstappen terminait cinquième, non sans avoir envoyé Sebastian Vettel en tête-à-queue durant la course.
En Azerbaïdjan, l’équipe espérait réitérer la victoire de 2017 et les deux monoplaces étaient très rapides en rythme de course, faisant jeu égal avec les Mercedes et les Ferrari. Malheureusement, après plusieurs tours d’une lutte intense, les deux pilotes s’accrochaient et abandonnaient simultanément, manquant une très belle occasion de bon résultat d’ensemble.
Ce nouvel incident n’entachait pas la relation entre les deux pensionnaires de l’équipe, qui se qualifiaient encore en troisième ligne en Espagne. En course, Max Verstappen atteignait le podium, non sans avoir accroché la Williams de Lance Stroll, tandis que Ricciardo franchissait la ligne en cinquième place.
A Monaco, Verstappen était de nouveau accidenté le samedi, comme en 2016, et s’élançait dernier. Une erreur qu’il allait regretter, tant la Red Bull était la voiture à battre en Principauté. Pole et victoire étaient au programme pour Ricciardo, qui était le troisième pilote à remporter deux courses cette saison, avec Vettel et Lewis Hamilton.
Au Canada, Verstappen signait un nouveau podium et les deux voitures étaient à l’arrivée, avec Ricciardo sixième. C’était aussi le cas en France, où Verstappen confirmait son retour en forme après un début de saison très difficile, et terminait deuxième. Ricciardo échouait, quant à lui, au pied du podium.
Entre ces deux courses, Red Bull annonçait finalement un accord avec Honda pour 2019 et 2020, mettant fin à la relation avec Renault. Avec une fiabilité mise en défaut et deux tiers d’une saison à tenir, les langues étaient prêtes à se délier.
Arrivait ensuite la course à domicile de l’équipe, en Autriche. Qualifiés cinquième et septième, Verstappen et Ricciardo se doutaient que les Mercedes et Ferrari seraient difficiles à battre. Il n’en fut rien, puisque les Mercedes abandonnaient sur des soucis mécaniques. Verstappen gagnait pour le plus grand plaisir de l’équipe mais malheureusement, Ricciardo subissait une casse d’échappement.
En Angleterre, c’est la Red Bull du Néerlandais qui faisait des siennes et il abandonnait sur une casse de freins, tandis que Ricciardo terminait cinquième. En Allemagne, c’est de nouveau sur l’Australien que se portait la malchance, avec une perte de puissance et un abandon en milieu de course, tandis que Verstappen sauvait la face avec la cinquième place.
En Hongrie, cet échange de problèmes continuait et c’est Verstappen qui subissait une perte de puissance, abandonnant au cinquième tour dans un déferlement d’insultes et de jurons, tandis que Ricciardo terminait quatrième.
En Belgique, Verstappen signait un podium, un an après une casse moteur, et Ricciardo était une victime collatérale du carambolage au départ. En Italie, la malchance se poursuivait pour l’Australien qui abandonnait suite à un problème d’embrayage.
En Russie et au Japon, les deux pilotes terminaient, Verstappen signant un podium à Suzuka. Lors du même Grand Prix, Ricciardo était victime d’un problème en qualifications et commençait à perdre patience.
Ce n’était pourtant pas la fin de ses ennuis puisqu’il allait abandonner coup sur coup aux Etats-Unis et au Mexique, malgré une nouvelle pole position signée à Mexico devant l’autre Red Bull de Verstappen. C’est le Néerlandais qui s’imposait, offrant la 59e et dernière victoire de l’alliance entre Red Bull et Renault.
Il était parti pour en offrir une 60e au Brésil mais s’accrochait avec Esteban Ocon, alors à un tour. Il terminait toutefois sur le podium mais lançait une altercation avec le Français après la course.
La dernière course de l’alliance Red Bull Renault se soldait par un podium pour Verstappen et une quatrième place pour Ricciardo. Un résultat plutôt correct, mais le divorce était consommé depuis longtemps, pour le plus grand plaisir des deux parties, dont les échanges en fin de saison étaient extrêmement tendus.
Désormais, le futur s’écrit avec Honda pour Red Bull, tandis que Renault pourra privilégier son équipe d’usine et n’avoir que McLaren comme client. Une tranquillité pour les deux, même si l’on attend de pied ferme les déclarations assassines de Christian Horner et Helmut Marko au premier pas de travers que fera Honda !