Quel est votre sentiment sur la prolongation du partenariat entre Red Bull et Renault Sport pour 5 années ?
C’est une excellente nouvelle pour Renault pour trois raisons. La première, c’est la preuve que nous nous inscrivons dans une stratégie axée sur le long terme. Le fait qu’on ait signé 5 ans avec Red Bull Racing renforce le bien fondé de notre volonté d’adopter une politique de motoriste. De plus, les résultats sont bons et viennent soutenir notre engagement. La deuxième, nous croyons vraiment à la technologie retenue pour le futur de la Formule 1. Pour développer ce V6 turbo et son système électrique, nous avons besoin de travailler avec une grande écurie. Nous sommes à l’aise sur la partie V6 turbo. Mais pour parfaitement intégrer le système électrique à la monoplace, nous sommes persuadés qu’il faut travailler avec une équipe du calibre de Red Bull. Enfin, la troisième raison : pouvoir construire l’avenir sur 5 ans, alors qu’en général en F1 le long terme c’est plutôt 2 ans, c’est une approche rassurante du futur !
Pourquoi les équipes Red Bull Racing Renault et Renault Sport F1 se sont-elles unies sur une aussi longue période ?
Nous avons commencé à réfléchir avec Red Bull Racing en janvier. Nous nous sommes dit qu’en Formule 1 il fallait toujours garder une longueur d’avance et partir avant les autres. Nous sommes passés du V10 au V8 avec le succès que l’on sait en ayant lancé le programme de développement très rapidement. Démarrer tôt, c’est retirer un avantage compétitif plus vite. Nous avions convenu avec Red Bull de commencer à travailler ensemble rapidement sur 2013 avec le L4 (4 cylindres en ligne). Cela impliquait aussi des ressources de développement. Nous avons été bousculé en mai et juin avec les atermoiements et les différentes positions sur le V6 et le L4. Dès que la réglementation V6 a été entérinée, nous avons décidé de signer rapidement et d’affirmer haut et fort notre politique.
Avec Red Bull Racing Renault, Williams, Lotus Renault GP, Team Lotus, Renault Sport F1 prend de l’ampleur dans le paddock…
Oui, nous sommes à 4 écuries… nous verrons ce que nous réserve le futur. Nous ne voulons pas prendre vis-à-vis de nos partenaires et de nos clients une position dégradée. Certains vont vouloir développer leur propre machine électrique ou leurs batteries de manière spécifique, mais nous vendrons le même moteur à tous. Je suis persuadé que nous aurons non seulement 4 clients satisfaits, mais je pense aussi que d’autres écuries seront intéressées.
Pour le calendrier de l’annonce, pourquoi choisir l’Italie ?
Normalement, nous voulions faire cette annonce à l’occasion du GP de Hongrie. Mais le processus de validation nous a fait dépasser cette date… et puis, c’est bien de sortir un partenariat à long terme sur les terres de Ferrari !