La situation semblait s’être apaisée dans le royaume de Bahreïn, mais la tension a à nouveau grimpé ces derniers jours.
Des protestations ont à nouveau agité la capitale Manama tout au long du weekend – au cours duquel le Grand Prix aurait dû se dérouler – et ont été réprimées dimanche. Une douzaine de personnes auraient été blessées dans un bras de fer entre les opposants et les forces de police.
Le gouvernement bahreïni a reçu en début de semaine le renfort de troupes dépêchées par plusieurs états du Golfe, dont l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Leur rôle serait de protéger certaines installations stratégiques et institutions financières. Ce déploiement a été décidé par le GCC (Gulf Co-operation Council) qui regroupe Bahreïn, l’Arabie Saoudite, le Koweit, Oman, le Qatar et les Emirats Arabes Unis.
Cette situation inquiète la communauté internationale qui craint une escalade des violences et une fracture encore plus profonde entre les shiites et les sunnites de Bahreïn. Sans perdre de vue que l’Iran – qui soutient l’opposition shiite - entretient des relations tendues avec l’Arabie Saoudite.
L’opposition n’a d’ailleurs pas tardé à réagir au déploiement des troupes du GCC, indiquant dans un communiqué : « Nous considérons toute entrée de soldat ou de véhicule militaire sur le territoire bahreïni… comme une occupation flagrante du royaume de Bahreïn et une conspiration contre le peuple désarmé de Bahreïn. »
La famille royale a cherché à ouvrir le dialogue avec les protestants, mais ceux-ci auraient refusé, réclamant la démission du gouvernement en place.
Dans ce contexte, la décision d’annuler le premier Grand Prix de la saison prend tout son sens, de même que celle d’attendre avant de fixer une nouvelle date. Ces nouveaux développements viennent toutefois mettre en péril la possibilité de voir la F1 se rendre à Bahreïn en 2011.
Mise à jour :
L’état d’urgence a été décrété ce matin par le roi de Bahreïn, pour une durée de trois mois. Le chef des forces armées du royaume peut désormais prendre toutes les mesures qu’il souhaite pour « assurer la sécurité du pays et de ses citoyens », a indiqué le roi dans son communiqué.
Les routes menant vers le centre financier de Manama sont bloquées par les manifestants, qui demandent d’importantes réformes politiques.
L’Iran a condamné l’intervention de troupes envoyées par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis dans le cadre du GCC. « La présence de forces étrangères et l’ingérence dans les affaires internes de Bahreïn sont inacceptables et vont un peu plus compliquer l’affaire », a déclaré Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien.